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FME 2013 : Après la pluie, le Nevsky

Comme vous l’avez sûrement lu ad nauseam sur les réseaux sociaux, il tombait des cordes sur Rouyn-Noranda ce vendredi. Petite inquiétude à quelques heures de la réouverture des multiples lieux de diffusion. Est-ce que le mauvais temps aura raison de l‘ardeur des festivaliers? Est-ce que le spleen accompagnant l’averse planera sur les prestations? Ai-je amené mon imperméable dans mes bagages? À ces trois questions, la réponse est non.

Premier arrêt : le café-bar L’Abstracto où El Motor redémarrait (gneuh!) officiellement en lançant son album Le Monstre. Introduit à la bonne franquette par l’illustre Louise Forestier (qui a recruté la bande pour une série de récitals… et qui est également la maman d’un membre du groupe si vous tenez à tout savoir), le collectif ne s’est visiblement pas tourné les pouces au cours des dernières années, l’aspect musical de leur nouveau spectacle étant déjà bien huilé (excusez là). Et pourtant…

Peut-être était-ce la situation? Après tout, lancer un disque est un passage obligé qui peut être assommant, tout comme revenir sur scène après des heures de route et devant un public bigarré où parents, fans et clients qui s’entassent peut l’être. Peut-être était-ce l’endroit? Sans vouloir être vache, permettez-moi tout de même de glisser que L’Abstracto est un café-bar rudement sympathique, mais drôlement mal configuré pour y organiser des concerts d’artistes populaires tant l’espace – pour le quintette et pour les festivaliers – est exigu. Tout ça pour dire qu’on a déjà vu El Motor plus en forme. En fait, je garde un meilleur souvenir d’un précédent spectacle d’El Motor au FME qui se donnait au Cabaret de la dernière chance. Un show tout aussi suintant, à la différence près que l’équipage jouait avec davantage d’abandon. D’autres prestations son annoncées à Montréal et Granby au cours des prochains jours pour El Motor. La machine (j’vous jure, j’arrête!) devrait rouler rondement juste à temps pour ceux-ci.

Puis, rendez-vous à ce fameux Cabaret où Alex Nevsky allait lancer sa seconde offrande – Himalaya mon amour – devant un public conquis d’avance et particulièrement calorifique. C’est donc la ‘tite goutte de sueur au nez que Nevsky et ses sbires ont enfilé les nouvelles pièces avec une chimie étonnante (le bellâtre confiera en entrevue après son spectacle que la formation actuelle ne compte que quelques heures de répétitions ensemble).  De mon poste – en avant, scotché contre un haut-parleur! – la foule compacte était aussi enjoué qu’obéissante lorsque l’interprète exigeait le silence pour les compositions les plus poignantes de son tour de chant. Le collègue Raphael Gendron-Martin, de son côté, fait toutefois remarquer que l’enchaînement faisait en sorte que certains mélomanes en venaient à décrocher. Dans un contexte de lancement où fans, cameramans et bonzes de l’huile bourdonnent devant la scène, Alex Nevsky a livré la marchandise… puis a jasé avec moi de l’angoisse entourant le dévoilement d’un album, de sa mise en oreille jusqu’aux critiques…

Après un petit gueuleton quand même bien mérité (la distance fait que je donne dans le renforcement positif, faut croire), j’ai attrapé quelques pièces de Groenland au vol, la troupe étant en sandwich entre Forêt et Suuns.

Quelle surprise!

Le collectif hop-la-vie – et un peu brouillon, avouons-le – a non seulement pris des galons en concert, mais a su appliquer un nouveau lustre aux chansons de leur album The Chase, celles-ci ayant maturées depuis la parution de l’oeuvre. Autre fait inattendu : L’Agora, une des rares salles à grande capacité à la disposition du FME, était archi pleine.

Puis, en chemin à l’hôtel pour déposer la caméra, j’ai croisé un bonhomme qui s’appelle Robert et qui m’a invité aux danseuses. «Juste pour prendre une bière». J’ai refusé poliment, craignant qu’un de ses chums lui ait gagé un rhum qu’il me fixerait le squelette ou un truc du genre… mais j’ai tout de même été flatté.

Si tout va bien, je vous reviendrai demain avec des nouvelles de Grenadine, de Dead Obies et de Robert, bien sûr.