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Encore moins de revenus pour les artistes canadiens!

Sans titre

La relation amour-haine entre nos artistes et les différents paliers gouvernementaux se poursuit.

Alors que, par exemple, la nouvelle ministre de la Culture et des Communications du Québec Hélène David invitait le milieu culturel à lutter contre les coupes de crédits d’impôt annoncées, voilà qu’artistes et diffuseurs dénoncent publiquement le Tarif #8 de la Commission du droit d’auteur du Canada.

Dans un communiqué dévoilé le mois dernier, un collectif réunissant différentes instances musicales canadiennes — dont l’ADISQ, les étiquettes indépendantes locales Dare To Care et Audiogram ainsi que des joueurs majeurs de la trempe de Warner Music Canada — dénonçait la récente décision de la Commission en ce qui concerne les tarifs concernant la webdiffusion d’œuvres de 2009 jusqu’en 2012.

Jugeant la décision comme « un recul important tant pour pour l’industrie musicale au Canada que pour les artistes et les entreprises qui investissent dans leur carrière » et « le résultat d’un système aux lacunes flagrantes », l’initiative — menée par Ré:sonne, la société de gestion sans but lucratif qui a été mandatée pour administrés les droits des artistes et qui avait également offert un modèle (par la suite écarté) à la Commission appuyé par des données économiques — dénonce surtout les tarifs établis par la décision (ex: 13.1 ¢ par millier de webdiffusions sur le site de la CBC, 10.2 ¢ sous par millier de webdiffusions sur les sites commerciaux à la Songza, Rdio, etc.; jugeant qu’il n’y avait pas « de critère précis » autour et que ces taux sont « inférieurs à 10 % de ceux payés par les mêmes services aux États-Unis et dans nombre d’autres pays ». Pourcentage qui semble juste à en croire la documentation de la Commission rapportant que le tarif aux États-Unis est de 1.10 $ par millier de webdiffusions.

On en parle ici aujourd’hui, car l’initiative I Stand For Music vient d’être lancée sur Facebook. Bien que l’opération est un peu bâclée — à ce jour, les communications ne sont qu’en anglais —, elle se veut un forum afin de sensibiliser la population à ce qu’est devenu le Tarif #8. En attendant des communications plus substantielles, on y va quand même de « faits » soulignant le ridicule de l’opération. Ainsi, on y apprend notamment qu’un artiste devra obtenir plus de 12 000 webdiffusions avant d’obtenir assez d’argent pour acheter sa propre pièce sur la boutique iTunes!

Si la situation est plus reluisante aux États-Unis, elle demeure toutefois décriée par de nombreux artistes du pays. L’année dernière, David Lowery, le chanteur du groupe Cracker, a dévoilé en ligne une numérisation d’un chèque de la webradio Pandora qui lui remettait la somme de 16,89 $ pour un million de webdiffusions de son succès Low.

Quelques mois plus tard, c’était au tour de Thom Yorke de Radiohead de qualifier Spotify — un autre service du genre — de « dernier pet désespéré d’un mourant cadavérique ».