Adrian Norvid : Brève arts visuels 2010-03-25
Arts visuels

Adrian Norvid : Brève arts visuels 2010-03-25

Chacun de ses dessins (du plus petit au plus gigantesque) est une invention, un espace ouvert vers un monde de curiosités et de trouvailles. Parfois, on a le sentiment que, tout comme la Reine Blanche dans Alice au pays des merveilles, Adrian Norvid s’est donné comme mission d’inventer des choses impossibles. Dans cet esprit est ce dessin d’un billet pour la lune… Mais ici, à la différence de beaucoup d’artistes actuels, le merveilleux n’est pas simplement tiré du côté du bonbon, de l’enfantin ou de l’illustration bizarre mais néanmoins B.C.B.G. pour collectionneurs bourgeois. Il y a un esprit irrévérencieux et contestataire chez Norvid qui vient miner la joliesse de ses oeuvres et leurs liens rassurants avec le magique. Ses dessins presque bédé d’un pot de Vaseline avec les mots "I dont know where my finger’s been…" ou de sa licorne "Corny, Horny, Unicorny", qui nous apostrophe d’un provocant "Screw you", ne font pas dans la dentelle… Dans cette expo intitulée Wrongo (mot familier pour signifier abruptement qu’il y a une erreur), Norvid ruine aussi le monde des slogans publicitaires en les associant au monde de l’imaginaire (qui devient ainsi un outil critique). Ses Go to Hell Caramels dépassent de loin la simple slush à saveur de poussin frappé de chez Couche-Tard ou les dragées surprises de Bertie Crochue au goût de poubelle dans Harry Potter. Ils nous parlent d’un monde de consommation qui ne veut pas que notre bien. Cet artiste né à Londres, ayant fait ses études à Toronto et enseignant maintenant à l’Université Concordia, produit un art véritablement singulier. À la Galerie Joyce Yahouda.