Wakhan, un autre Afghanistan : Derrière les montagnes
Arts visuels

Wakhan, un autre Afghanistan : Derrière les montagnes

Wakhan, un autre Afghanistan, une exposition multidisciplinaire d’œuvres réalisées par l’artiste franco-­canadien Varial* Cédric Houin en collaboration avec Fabrice Nadjari, est en vedette jusqu’en décembre à l’Arsenal.

En 2011, le photographe et réalisateur Varial* Cédric Houin se rend en Afghanistan avec son collègue Fabrice Nadjari pour y effectuer non seulement un travail de création en filmant deux peuples résidents des profondeurs du pays, mais aussi un voyage initiatique où le silence des montagnes n’a d’égal que la force du vent.

Les œuvres sélectionnées pour Wakhan, un autre Afghanistan consistent en des photographies, des vidéos et un long métrage regroupés pour l’occasion. L’exposition documente le périple de 400 kilomètres effectué par Varial* et Fabrice Nadjari le long du corridor de Wakhan, au nord-est de l’Afghanistan, à travers les chaînes montagneuses de l’Hindu Kush et du Pamir jusqu’à la frontière chinoise. L’expédition leur a permis de photographier et filmer la vie rurale menée par les deux tribus qui y cohabitent, les Wakhis et les Kirghiz.

Autant dans le long métrage que dans les photographies proposées, la touche impressionniste de Varial* permet de figer le temps, les odeurs, les sons, la nature plus puissante que jamais. Avec ses longs plans fixes dans le quotidien des tribus et ses accélérés de la route qui passe – et qui, en réalité, s’égraine beaucoup plus lentement –, Wakhan, un autre Afghanistan invite à la contemplation, à voir, à entendre et à déchiffrer le quotidien des peuples des régions reculées du pays qu’on ne connaît que pour son interminable guerre intestine. On y découvre des visages et des paysages magnifiques, ancrés dans le réel et loin des contraintes technologiques, de temps et d’argent. Le grain qui se révèle des photographies et vidéos est pur, tout comme les couleurs uniques dévoilées dans le ciel, les vêtements traditionnels, les montagnes, les regards et les gestes des membres des tribus. Travail de peu de mots, le film de Varial*, tout comme ses photos, s’axe autour du non-dit qui, quand la barrière de la langue s’impose, permet de tout révéler avec sincérité.