À voir pendant les Fêtes : Plein les yeux
Arts visuels

À voir pendant les Fêtes : Plein les yeux

Petite pause scolaire ou professionnelle? Répit hivernal? Les Fêtes sont propices au rattrapage et c’est le moment de profiter de multiples événements et expositions en arts visuels, à Montréal.

Deux expositions photographiques s’affichent à la DHC/ART jusqu’en février. D’un côté, un coup d’œil sur la situation militaire dramatique au Congo, de l’autre, une aventure dans le corpus d’œuvres d’une artiste de renommée mondiale.

The Enclave de Richard Mosse nous convie dans une pièce sombre où six écrans personnalisés sont configurés pour que nous nous déplacions dans l’espace et que nous abordions l’œuvre à partir de différents points de vue. Le directeur photo Trevor Tweeten et le compositeur Ben Frost se sont implantés avec Mosse dans des groupes de rebelles armés et en sont ressortis avec des images qui documentent la vie au quotidien dans des zones soumises à la violence et à l’instabilité. Cette installation est accompagnée par des photographies de la série Infra (2011), prises à l’aide de la pellicule infrarouge Kodak Aerochrome. Développée par l’armée américaine pour la surveillance aérienne, cette technique traduit tout ce qui est vert en des tons de rose. Ainsi, le paysage verdoyant du Congo et les uniformes de camouflage des troupes rebelles prennent un aspect surréel qui contredit les images de guerre habituelles. Jusqu’au 8 février.

La pratique photographique de Valérie Belin des 20 dernières années a donné lieu à des œuvres qui se démarquent par leur capacité de considérer en profondeur la plasticité de ce moyen, en explorant l’artifice et l’illusion ainsi que les notions de collection et de mise en espace. Ses images monochromes ou en couleurs hyper-saturées se situent au croisement de la nature morte, du portrait de studio et de concepts puisés dans la sculpture minimaliste. Avec le concept de «tension superficielle», la commissaire Cheryl Sim a monté cette exposition sur le travail de Belin de manière à présenter des images produites dans les années 2000, tout en mettant l’accent sur les travaux les plus récents de l’artiste qui illustrent comment les outils numériques peuvent accroître les possibilités d’intervention chromatique. Surface Tension, jusqu’au 8 février.

Au Musée des beaux-arts, de multiples expositions attireront les visiteurs. De Van Gogh à Kandinsky – De l’impressionnisme à l’expressionnisme, 1900-1914 plonge dans les échanges entre les avant-gardes de la France et de l’Allemagne et les créations qui en ont émergé de 1900 à 1914, à la veille de l’éclatement de l’Europe et de la Première Guerre mondiale. Jusqu’au 25 janvier.

Proposée parallèlement à cette exposition, La mort patriote invite à découvrir des affiches produites durant la Première Guerre mondiale par le Canada, la France, l’Allemagne, l’Angleterre et les États-Unis. Cette exposition arrive aussi au moment des commémorations entourant le centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Jusqu’au 29 mars.

Il sera possible de poursuivre ses découvertes, au MBAM, en fouillant l’exposition Warhol s’affiche!, résultat du travail de recherche et de collecte de Paul Maréchal, passionné par l’œuvre de l’artiste américain qui naviguait aisément entre le design graphique et les beaux-arts, la publicité et l’art. Jusqu’au 15 mars.

Enfin, dans l’optique de profiter des derniers jours de la Biennale de Montréal, un passage devant l’œuvre de Shirin Neshat s’impose. Tout dernier film de la célèbre artiste et cinéaste américaine d’origine iranienne, Illusions and Mirrors, réalisé en 2013, met en vedette l’actrice américano-israélienne Natalie Portman. Hommage aux films muets en noir et blanc, la réalisation de Neshat propose du même coup un nouveau départ au plan thématique, pour la réalisatrice, où l’on découvre une histoire universelle et intemporelle. Jusqu’au 1er février.

Du côté du Musée d’art contemporain, il est aussi plus que temps de profiter des derniers jours de la grande exposition dévouée à la Biennale de Montréal. L’avenir (looking forward) se veut une réflexion sur l’histoire et l’état actuel de l’art contemporain, en compagnie de Nicolas Baier, Klara Hobza, Jacqueline Hoang Nguyen, Étienne Tremblay-Tardif, Anton Vidokle et Pelin Tan, ainsi que de nombreux autres. Jusqu’au 4 janvier.