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Lantlôs : Analyse de l’aucunement métallique « Melting Sun »

Lantlos-MeltingSun

Lantlôs
Melting Sun
Prophecy Records

J’ai découvert ce groupe lorsque j’ai reçu ma copie de .Neon, le deuxième album de Lantlôs. À la base, je ne connaissais pas cette formation allemande mais en regardant les crédits, je me suis rendu compte que ce projet incluait Neige, la tête pensante d’Alcest. Mon intérêt s’est donc accentué envers la formation et à l’écoute, j’ai été fort surpris face aux similitudes musicales entre Lantlôs et Alcest. À l’époque, le groupe travaillait comme un duo. Neige proposait sa voix en plus de quelques guitares et Herbst, la seconde moitié du groupe, s’occupait du reste. Le résultat se voulait un mélange fort habile entre le shoegaze et le black métal, deux styles qui se mariaient à merveille.

Maintenant, Neige n’est plus membre de Lantlôs. Herbst a donc su s’entourer d’une toute nouvelle équipe de musiciens pour que son projet puisse survivre. Un peu à l’image du nouvel album d’Alcest, nous ne retrouvons aucune parcelle métallique dans la sonorité de Lantlôs car sur Melting Sun, le groupe nous propose plutôt une expérience fortement axée sur le shoegaze le plus planant avec un post-rock mirobolant. Il n’y a que les percussions plutôt féroces qui peuvent nous ramener au passé métal du groupe ainsi qu’une certaine pulsion sonore des guitares qui font un certain pont avec le passé du groupe. Avec six chansons plutôt longues et complexes, l’enrobage musical fait que nous nous laissons transporter aisément par l’effet enveloppant du disque.

Chaque pièce a le nom de l’album comme partie principale et porte un numéro qui, comme de raison, se veut sa position sur l’album. Par la suite, on retrouve un titre pour personnaliser chacune des ritournelles. Si le groupe se donne autant face à l’identification des pièces, c’est que nous sommes en présence d’un album concept où chaque chanson fait partie d’une sphère complètement indivisible!

Il faut parler d’évolution sur ce disque car en plus de prendre une route sinueuse, il y a un risque certain de s’aliéner le public de base. Celui qui suit le groupe depuis les débuts est probablement quelqu’un qui s’attend à certains détours de la part de Lantlôs quoique celui-ci, soit plutôt dense étant donné l’absence totale de métal.

Même le fanatique de Sigur Rós pourrait se faire un vilain plaisir avec cet album, plus spécialement avec la chanson Melting Sun III: Aquamarine Towers grâce à son introduction qui se fond agréablement avec quelque chose de plus solide musicalement. Autres fidèles d’Explosions in the Sky peuvent se faire les oreilles là-dessus étant donné que les picotements sonores et les montées mirifiques d’une chanson comme  Melting Sun IV: Jade Fields nous remémorent les cadences du groupe.

L’album se termine avec Melting Sun VI: Golden Mind sur une série de sonorités très moelleuses offertes par des guitares aux cordes flexibles et élastiques qui rappellent le son d’Angelo Badalamenti. Pendant de nombreuses minutes, nous avons l’impression de flotter lentement dans une sphère opaque remplie de gélatine…

Planant… enivrant !

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