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Mutank : Char d’assaut canadien sur terres allemandes (Entrevue avec Steve-In Breen)

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Le Wacken Open-Air demeure le plus gros festival métalloïde au monde. C’est la Mecque pour le poilu, un pèlerinage qui se veut presque obligatoire pour gagner ta crédibilité. D’y aller en tant qu’amateur du genre est une chose mais de pouvoir y débarquer avec tout ton attirail est autre chose. Surtout lorsque ton groupe est totalement inconnu. Grâce au concours Wacken Metal Battle, la formation « montréalaise » Mutank a pu mettre ses munitions en boîte pour débarquer en Allemagne et ainsi, se produire devant un public avide de métal… et hautement intoxiqué par l’alcool ! Récit d’un périple particulier par Steve-In, de la formation Mutank.    

Comme de raison, ma première question est au sujet de la création du groupe. Comment le groupe s’est-il formé ? Vous n’êtes pas un groupe typiquement montréalais, c’est ça ? Vous avez des membres qui viennent d’ailleurs au Canada ?

Bien le groupe s’est formé il y environ un an. J’avais quitté mon groupe précédent, sans avoir l’intention de commencer avec un autre groupe. Mike Molloy, le guitariste original et moi, on parlait de la possibilité de commencer un tout nouveau groupe. Il m’avait mentionné qu’il connaissait un bassiste assez malade qui serait vraiment intéressé à monter un nouveau projet. Juste comme ça ! Ce Terre-neuvien radical s’est joint à ma vie et on a commencé à jammer, écrire des riffs chez nous. On a donc commencé nos recherches pour un drummer, ce qui n’est pas une tâche facile. On avait essayé quelques drummers pendant quelques mois, même s’ils étaient tous bon à leur manière, ce n’était pas vraiment ce qu’on cherchait. Un jour, Steve-out a tout simplement cherché « thrash drummer » sur le site kijiji. Et puis BOOM ! Il y avait une seule annonce de la part d’un batteur. Ils se sont contactés et après un jam, le groupe est devenu complet. LET’S GO ! Malheureusement, après quelques mois, Mike Molloy devait retourner à Terre-Neuve. C’est là que Lee Whiskey, également de Terre-Neuve, s’est ajouté au groupe. Il était une addition parfaite ! Il a proposé des solos écœurants que Mike et moi ne pouvions pas amener au groupe. Finalement, le groupe est complet. Trois Terre-neuviens et un Égyptien qui sont encore présents et vivent la passion de leur vie.

Le nom du groupe est un jeu de mots plutôt habile entre Mutant et Tank. Comment est venue l’idée de fusionner les deux mots qui génèrent, tout de même, une certaine puissance ?

Haha ! Eh bien Steve-out et moi, on se textait des noms. Nous avons fait ça pendant des semaines. On cherchait des noms, tout simplement. Certains étaient ridicules et plutôt drôles, rien de très sérieux. Un jour, il m’a texté le nom MUTANK pendant qu’il était en train de ch**r. Sérieusement! Ce n’était certainement pas de la merde comme nom, hahaha !

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Vous avez un album qui est disponible du nom de M.E.C.H. Metal. Que pouvez-vous nous dire de cette sortie, disponible en format cassette et en MP3, en plus de lever le voile sur ce que veut dire le titre ?

L’album a été enregistré en mode live, pendant trois jours. C’était au Tone Bender Studio. Les voix et les solos ont été enregistrés au troisième jour. L’idée du titre vient de l’origine de chaque membre du groupe. Ahmed vient du Middle East  tandis que le reste du groupe vient du East Coast. Alors, Middle East Coast Heavy METAL. Ou si tu préfères, M.E.C.H METAL. On voulait garder ça old school, alors on a décidé de le rendre disponible sur cassette et en mp3. Il y a également l’édition limitée en Cd,  DEMO-LITION, qui est un peu difficile à trouver. Sautez dessus si jamais vous la croisez ! Personnellement, je vous encourage de… juste de piquer le CD!

Pour ce qui est des paroles, vous ne passez pas par quatre chemins. Quand tu prends le temps de lire les lignes de Corporate Child ou la chanson titre, on ne fait pas dans la dentelle. Le tout demeure plutôt abrasif.

Les paroles sont écrites principalement par Steve-out. Il les écrit de la façon qu’il vit sa vie…simple, et pas de bullshit. C’est un gars très talentueux.

J’aimerais savoir où vous puisez votre inspiration pour ce qui est de l’écriture des paroles ?

Je vais  demander à Steve-out. Il m’a dit: The garbage dump!

Pas trop le choix de parler du fait que vous avez représenté le Canada lors de la dernière édition du Wacken Open Air en Allemagne. On s’entend que des gens feraient n’importe quoi pour pouvoir assister au festival, donc d’y jouer doit-être absolument infernal !

Oh c’était malade ! Je pense que ça va être dur à battre comme expérience. À moins qu’on y retourne pour jouer une autre fois ! C’était une compétition à travers le Canada contre des groupes écœurants. Deux rondes à Montréal et la finale à Toronto. Je sens encore que ce n’était qu’un rêve…. Arriver au Wacken, le plus gros festival de métal au monde. Se préparer pour jouer contre 29 autres groupes et pays en plus de jouer sur le même festival que Megadeth, Motorhead et Slayer! Nous avons assisté au festival pour y jouer et avoir l’accès VIP, on était gâté ! Hahaha, on ne pourra jamais y retourner comme spectateurs.

Rappelle-nous les grandes étapes de ce processus et comment s’est déroulé votre périple ?

La première ronde était contre une gang d’amis : Warsenal, Chemical Way et KRUHL. Tous les groupes étaient exceptionnels ! J’étais sûr que Warsenal allait l’emporter. La deuxième ronde était contre les gagnants des quatre rondes au total. Le gagnant allait immédiatement à Toronto pour la finale canadienne. La finale était tout un show ! C’était au Opera House, ce qui est une place incroyable pour jouer. Cinq groupes sur l’affiche et le gagnant s’en va en Allemagne pour le Wacken. Je suis encore surpris qu’on ait gagné.   Je ne me souviens pas trop des aventures au Wacken, hahaha ! Le mix de « trop de bières » en plus de l’accès  à la section VIP, c’est quelque chose.  Ajoute à ça 80 000 personnes et le fait de se faire réveiller par le son des fighter jets allemands à chaque matin. Ça fait qu’on ne dort pas trop !

Après une vitrine aussi intéressante que le Wacken, est-ce que certaines offres se sont présentées pour le groupe depuis ?

On n’a pas reçu des offres mais on a fait beaucoup de contacts. Puis, grâce à Lee et Jon Asher, on a eu quelques entrevues dont un dans le très luxueux bus des guitares Gibson. Il y a eu aussi de l’intérêt de certains promoteurs européens.

Pour terminer, quels sont vos projets d’ici la fin de l’année 2014 et pour le début 2015 ?

Certains shows et beaucoup de compositions. On devrait retourner au studio bientôt pour le nouvel album.

Mutank sera en ouverture de Dayglo Abortions ce soir, aux Katacombes de Montréal ! Pour les détails, c’est ICI !

www.facebook.com/bonebrainsnotdemolishers

Photo: Mihaela Petrescu