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Misery Index: Retour sur le concert avec Lord Dying et Insurrection (4 mai 2015)

2. Misery Index-7

Si j’avais décidé de me rendre aux Foufs en planche à voile hier, j’aurais eu un certain succès. Face au stationnement? Probablement car le quadrilatère qui entoure les Foufs se veut en mode réparation et les « embourbements » se voulaient nombreux. C’est plutôt face à la grande quantité de vent car hier soir, il soufflait vigoureusement ce petit zéphyr!

En tentant de me stationner dans mon spot habituel, je me suis rendu compte assez rapidement que mon coin que j’utilise par réflexe pour me stationner se voulait fermé et encerclé par de nombreux cônes oranges. Le plaisir par la suite de se retrouver sur Ontario! Du slalom sur une rue qui se voulait amputée de moitié. Il restait donc une autre portion et je me demande encore si je pouvais m’y aventurer en direction est quand j’y repense. Tu sais, à Montréal, tout est tellement bien indiqué…

Pourtant, mon départ était rapide de la maison. Mes corvées terminées, je pouvais me rendre au concert de Misery Index pour pouvoir m’imbiber des trois groupes. Avec la mésaventure décrite plus haute, j’ai manqué les deux premières chansons de la formation de Gatineau, Insurrection.

L’intensité musicale était perceptible dès mon entrée car Insurrection jouait comme si le groupe était en tête d’affiche. Stephane « Barbu Roux » Jomphe est déjà  suintant sur scène, torse dénudé et pieds nus tandis que le reste de la troupe se brasse la tignasse au son du death métal plutôt croustillant du groupe.  L’aplomb crache des caisses sonores et les bons gros riffs bien ficelés aussi. Ce que le groupe a servi hier était un métal accrocheur, carabiné et vigoureux.

Les interventions de Jomphe entre les pièces rendent ce groupe de grosses brutes plutôt charmant. De se faire demander,  entre deux chansons plutôt agressives : « Aimez-vous les échecs? » se voulait plutôt inattendu mais le rire qui s’en est suivi était de calibre pour repartir avec la statuette pour la meilleure réplique de l’année au Gala des Olivier, Catégorie Métal et Humour!

1. Lord Dying-7

Le sludge de Lord Dying a été apprécié hier soir. D’avoir un métal plus apaisant entre deux volées de brutalité n’a aucunement importuné les métalliques, même les plus puristes ont acquiescé face aux rythmiques lourdes du groupe américain. Rappelant ce que Mastodon présentait au début de sa carrière, Lord Dying a la capacité d’allier justesse et lourdeur dans un amalgame qui laisse échapper d’excellentes chansons.

Le batteur de Lord Dying était plutôt étincelant hier. Fougueux, il se laissait virevolter la tignasse, tirait la langue tout en accumulant les poses derrière sa batterie. Malgré sa dimension extravagante, il n’a manqué aucun coup sur ses tambours.  Avec une alternance entre les pièces qui proviennent de deux albums du groupe, Summon the Faithless et Poisoned Altars, ce qui a été présenté sur scène se voulait excessivement convaincant pour quelqu’un en mode découverte. Dans la plus pure des traditions, Lord Dying se voulait destructeur dans sa poigne mais nostalgique dans la livraison des solos à la guitare.

De pouvoir jouer avec son propre équipement et de pouvoir occuper toute la scène a semblé très avantageux pour tous les groupes hier. Parfois, les groupes en tête d’affiche demandent que l’on laisse leur équipement sur scène et les formations en ouverture doivent, tant bien que mal, tenter de se faufiler devant l’équipement sur la scène plutôt menue des Foufs. Hier soir, la grande générosité de Misery Index a fait que chaque groupe pouvait occuper l’espace qui lui plaisait.

La horde se voulait tranquille hier. Il faut comprendre que le lundi, c’est plus difficile… même pour le métalloïde. Vers la toute fin du concert de Lord Dying, la charge collective a eu ses premiers balbutiements. Timides comme premières réactions, il est à se demander si les efforts face au défoulement n’étaient pas en attente pour la présence de Misery Index.

Avec leur bouille sympathique, les membres de Misery Index se sont donc installés sur scène pour nous asséner une dose énergique du meilleur death métal/grind qui est possible de produire. Le groupe a du métier, et ça transpire sur scène. Leurs chansons sont rapides, justes et vraiment accrocheuses. Impétueux, ce concert d’un peu plus d’une heure a su défiler de façon plutôt déjantée grâce à des chansons comme The Carrion Call, Conjuring the Cull, The Great Depression et Traitors.

L’éveil de la foule s’est fait vraiment sentir et les gens s’entrechoquaient sous les coups d’Adam Jarvis aux percussions. Je dois avouer que 85% de mon temps était destiné à le regarder battre les peaux. Son aisance, la précision de ses coups et surtout son agilité face à son travail font que tu n’as d’autre choix que d’être hypnotisé. Entremêlé dans tout ce beau monde se trouvait Stephane Jomphe d’Insurrection qui participait lui-aussi aux hostilités. Il a été rejoint quelques minutes plus tard par la batteur de Lord Dying qui voulait, à son tour, participer à ce mosh pit du lundi soir.

Même si la foule en voulait encore plus après cette panoplie d’hymnes de déchausse, j’estime qu’avec ce qui a été présenté sur scène, il aurait été futile d’en offrir encore plus. Avec cette hargne musicale et l’alternance des paroles vociférées par Jason Netherton et Mark Kloeppel, l’adrénaline était à son maximum. Il faut comprendre qu’à un moment donné, il faut que le tout puisse redescendre.

Tout comme le vent, en sortant des Foufs, qui avait baissé son intensité…

Photos: Mihaela Petrescu

http://themiseryindex.tumblr.com/