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Canceric : Brûlures infernales, du troisième degré (Entrevue avec Julien, guitariste)

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Le thrash métal connait une deuxième vie. Enterré vers le milieu des années ’90, son retour s’est fait de façon vigoureuse depuis le milieu des années 2000. Avec une fusion évidente avec le death métal, certains groupes ont produit un amalgame puissant et dévastateur. Comme de raison, Montréal est une pépinière qui produit du métal surfin et en 2015, une de mes découvertes majeures est celle face au groupe Canceric. Lors de leur concert en ouverture de Goatwhore, j’ai tout de suite compris que le groupe n’était pas là pour boucher un trou mais bien pour laisser sa trace. J’ai pris le temps de discuter avec Julien Provost, l’un des guitaristes du groupe.

Question qui se veut toujours un peu ennuyante quand on est membre d’un nouveau groupe. Julien, peux-tu nous décrire comment s’est formé le groupe Canceric ?

Ça fait environ deux ans et demi que nous avons commencé le projet. Au début, c’était Vince et moi. On avait en tête de se faire un groupe de thrash. On n’avait pas trop de direction, on ne savait pas vers quoi s’en aller en tant que tel. On avait de la misère à se trouver un batteur. Finalement, on a rencontré Zack. Je le connaissais déjà, on s’était rencontré pendant des shows. Je savais que c’était un vrai, hahhaha ! Il nous a dit qu’il voulait pratiquer avec nous autres. On s’est dit : Let’s go ! C’est à ce moment que nous avons pris une direction plus précise, plus thrash métal avec des éléments de death métal. Un peu plus agressif ! Avec Vince, on allait plus vers une direction de thrash américain, groovy un peu. Il y en a encore dans nos chansons car le EP, il contient les premières chansons que nous avons composées. Les prochaines chansons, ce sera beaucoup plus thrash/death que ce qui se retrouve sur le mini-album.

Parlant du mini-album, est-ce que le but était de l’enregistrer pour ensuite le présenter à des compagnies de disques et des promoteurs ?

Ce n’était pas vraiment prévu de faire un mini-album. Les choses n’avançaient pas assez vite au niveau de la composition. Nous n’étions que 3, sans chanteur et sans bassiste. Par la suite, sur une période d’un an et demi, les choses ont bougé un peu plus. On avait 5 chansons solides, on a donc ralenti le processus de composition. Il nous fallait quelque chose à présenter si on voulait être capable de donner des shows. On s’est botté le derrière pour pouvoir enregistrer le mini-album. C’est quelque chose de professionnel et une carte de visite en même temps.

Le produit est parfait, c’est vraiment bien fait et très présentable. Avez-vous commencé ce que l’on appelle le « magasinage » face aux labels ?

Pas encore, pour être honnête. On devrait faire ça bientôt. On est encore dans les paiements pour régler les frais reliés à la production. Les finances sont un peu basses pour l’instant mais dès qu’on va avoir un peu d’argent, on va commencer à envoyer des copies.

Je te parlais du fait que votre produit est parfait, vous avez eu la brillante idée d’enregistrer avec Chris Donaldson, aux studios The Grid. Comment en êtes-vous venus à travailler avec lui ?

Le pire, c’est qu’au début, on hésitait. Tu sais, c’est toujours une question d’argent ! On a parlé avec d’autres producteurs comme Kevin Jardine, ou d’autres producteurs à Montréal, qui nous avaient donné des prix pour ce qui est de l’enregistrement avec eux. Le prix était tout le temps aux alentours de 600$ et 700$ pour chaque chanson. On s’est rendu compte qu’on n’avait pas 3000 $ pour ce projet. On se dirigeait tranquillement vers une qualité plus, basse je dirais. Plus cheap, côté prix ! Finalement, lors d’une soirée, j’ai rencontré Chris Donaldson (guitariste de Cryptopsy) qui m’a offert un prix que je ne pouvais pas refuser. Vu son historique face aux productions, on ne pouvait pas tomber mieux ! Il est très accommodant aussi. Il n’a pas demandé le paiement complet d’une seule traite. Ça aide beaucoup ! Son studio est accueillant, et lui aussi en passant! C’est chez lui et tu te sens comme chez vous ! Il demande un tarif par chanson, pas à l’heure. On a pris notre temps, ce qui fait que le produit est de qualité. On a vraiment l’intention de continuer de travailler avec lui.

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Au niveau visuel, la pochette créée par Filip Ivanovic est plutôt percutante. Peux-tu nous parler du choix d’utiliser ses services ?

C’est Zack. Ils se connaissaient déjà. Ce sont deux gars qui se rejoignent énormément pour ce qui est des goûts musicaux. Filip est celui qui a créé notre premier t-shirt aussi. Zack a eu l’idée principale face au concept de la pochette. Il nous a parlé de son idée. On était tous d’accord pour ce qui est du concept et Zack nous a même dit qu’il avait déjà un artiste pour faire la pochette. Le premier modèle que Filip nous a envoyé était parfait. On était déjà emballé !

Est-ce Filip qui a créé votre logo aussi ?

Non, c’est Nader Sadek.

Vraiment ? Comment ça ?

C’est encore Zack et ses contacts ! On est un peu poche de ne pas l’avoir inscrit dans nos remerciements dans l’album ! C’était vraiment au début, quand on était que nous trois. Zack et lui, il y a eu un déclic, tout de suite. Les deux sont arabes. Nader est d’origine égyptienne et Zack est d’origine marocaine. Quand il est venu à Montréal, il savait qui on était et il était bien content de nous voir.

Les textes de vos chansons parlent surtout de problèmes sociaux et des grands enjeux politiques. Est-ce une décision de groupe d’y aller avec ce genre de sujets ?

Même pour ce qui est des prochaines compositions du groupe, on risque d’y aller avec le même genre de sujets. Les problèmes sociaux, la religion, la corruption et la politique sont des sujets que l’on aborde dans le EP et qui risquent de se retrouver encore dans nos prochaines chansons mais on veut toucher à autre chose, comme la maladie. Notre nom Canceric, on a eu cette idée en imaginant le tout comme une métaphore. L’humain dans notre société moderne, c’est un cancer.

Donc, il y a eu un déclic pour le nom Canceric ?

Je pensais au groupe Cancer. Le cancer, c’est que l’on voulait représenter dans nos paroles mais pas de façon directe. Le groupe Cancer ne parle pas de cancer dans ses paroles ! J’ai pensé au nom, je l’ai présenté aux autres et on est resté avec Canceric.

Et pour la fin 2015, début 2016. Quels sont les projets pour le groupe ?

Il y aura quelques concerts. Un qui est très intéressant est à Québec, avec Vulcain le 13 septembre. Ce sont des légendes du métal français ! Le 9 octobre, nous allons ouvrir sur le concert de Mass Murder Messiah, pour le lancement de leur album. À part de ça, on se concentre sur l’écriture de nouvelles chansons. Notre but serait de retourner en studio en 2016, pour un album complet.

Julien, ce serait ça ! Merci !

Merci à toi !

Le mini-album Annihilated into Hellfire est maintenant disponible!

http://canceric.bandcamp.com/releases