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Uncle Acid & the Deadbeats : Retour sur le concert avec Ruby the Hatchet et Ecstatic Vision (Le 16 septembre 2015)

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C’était plutôt amusant de voir quelques festivaliers danser, juste devant Uncle Acid & the Deadbeats. Avec leur passe Pop Montréal, ils avaient accès à l’évènement mais savaient-ils sur quelle bête ils se frottaient? La houppe au vent, lunette de soleil sur la tête, le verre de bière était bien rempli mais se renversait de façon malhabile. De l’autre main, il pompait sur sa cigarette électronique, ne sachant plus vraiment comment s’acclimater au groupe.

Si l’accès face à la salle de spectacle était possible, il reste que le genre musical proposé hier soir ne se laissait pas apprivoiser aussi simplement. Pas de bidouillage électronique, pas de tête sympathique sur scène : Uncle Acid offre un amalgame plutôt ténébreux avec la poisse de Black Sabbath et l’étincelle psychédélique des Beatles.

La visite a été de courte durée pour ceux qui ont tenté le test. Ne pouvant se laisser enfumer par le style, ils ne sont restés que pour quelques pièces pour ensuite, retourner face à une autre destination pour pouvoir tester un nouveau produit musical plus acclimatant.

Celui ou celle présent depuis le début de la soirée a pu tester autre chose : le rock acidulé d’Ecstatic Vision. Sorti directement d’une époque beaucoup plus permissive face aux abus de substance hallucinogènes, Ecstatic Vision a offert une véritable ballade sur un bolide moelleux, fabriqué par une épaisse couche de fumée mauve. La flute traversière, la cloche à vache et le saxophone sensuel s’imbriquaient aux accords de la guitare qui se laissaient entendre par deux amplificateurs médiévaux. La basse faisait office d’une véritable meneuse de troupe, battant la chamade lors des longs délires du groupe. Combien le groupe a-t-il proposé de chansons? Aucune idée car la prestation du groupe était tellement fluide que nous avons eu l’impression que ce n’était qu’une seule et unique pièce qui s’est retrouvée dans nos oreilles.

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Jillian Taylor de Ruby the Hatchet est une jolie femme. Avec ses mouvements vaporeux qui suivaient les élans musicaux, elle bougeait de la même manière qu’une Janis Joplin qui serait posséder par l’apport masculin de Chris Robinson des Black Crowes. La basse Rickenbacker a tenu le groupe au-dessus de la ligne de flottaison tout au long de la prestation avec son impulsion blues. La guitare est un bon point d’appui pour le groupe mais l’apport principal demeure la voix de Taylor qui semble trop appuyée par celle du batteur qui l’accompagne, laissant paraitre quelques notes discordantes au passage. Un rock comme dans le temps de nos mononcles, interprété avec conviction sans pourtant pousser plus loin.

The Night Creeper, le nouvel album d’Uncle Acid & the Deadbeats, nous montre la tête typique du policier britannique de l’époque avec ce couvre-chef si facilement identifiable. Le décor sur scène nous faisait justement un clin d’œil à cette époque où Jack l’Éventreur rôdait, à la recherche de nouvelles victimes. Les deux murs de briques et les lampadaires sur scène nous permettaient de nous imaginer un vieux roman policier défraichi, trouvé au hasard dans un bazar.

Si le groupe nous habitue à des albums qui ont une sonorité antique, pratiquement lo-fi, il n’en est pas ainsi sur scène. La balance sonore se veut excessivement adéquate, ce qui nous offre la possibilité d’entendre un groupe plus puissant que sur ses albums. Uncle Acid a maintenant trois longs jeux, ce qui permet au groupe de piger agréablement ici et là pour nous sortir des chansons comme Mind Crawler, Waiting for Blood, Murder Nights, 13 Candles et I’ll Cut you Down.

Approbatrice, la foule suivait les chansons les unes après les autres. Les quelques festivaliers qui ont osé tenter l’expérience ont laissé leur place vacante. Tant qu’à rester au Corona à jaser en se hurlant dans les oreilles, à pianoter sur le cellulaire après quelques pas de danse et une bière, il était mieux de quitter… j’imagine.

Les accents doom du groupe côtoient les élans musicaux plus psychédéliques. Cette recette fonctionne à merveille et à voir le Corona hier soir, on comprend que le groupe a énormément gagné en popularité malgré une distribution de leurs produits qui se veut pratiquement anémique. Mais de nos jours, avec internet, tout est à portée de la main!

Après Vampire Circus, le groupe est sorti de scène pour revenir avec Melody Lane, Ritual Knife et Withered Hand of Evil en rappel pour ainsi mettre un terme à cette soirée musicale aux intonations glauques mais monstrueusement pimpantes!

Photos : Kristof Gagné
Galerie de photos sur son blogue, c’est ICI!

http://acidcoven.com/

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