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 Atréal

C'est avec le compositeur du groupe que nous amorçons cet entretien. Charles F. Picot est celui qui a amené l'auteur Fredric Gary Comeau à se greffer au groupe Atréal, un projet où se conjuguent à sa musique la voix et les mots de l'auteur. "Fredric, c'est un écrivain, indique le compositeur et guitariste de la formation. On pourrait décrire notre album comme un livre où chaque chanson peut être perçue comme un chapitre indépendant. Il y a une suite qui s'est dessinée au fil de ces pièces. C'est un concept qu'on essaie de respecter et de garder en vie."

Un exercice attrayant pour le poète et qui s'est réalisé avec l'album Hiver nordique en 2008. "Pour ce disque, je me suis mis à l'écriture lorsque Charles était à côté de moi, précise Fredric Gary Comeau. Sinon, j'y aurais mis trop de temps. Un peu de pression, ça fait du bien. Un autre fait singulier, c'est que c'est un disque qui s'est écrit sur la route. Tous les deux, dans une voiture, en train d'écouter cette musique en mouvement. Charles me lançait sur une piste et j'écrivais sur-le-champ. Tous les titres sont de lui. Par la force des choses, je deviens un peu sa voix."

Questionnés sur la couleur identitaire du projet – les deux artistes sont d'origine acadienne -, ils admettent que ce n'était pas conscient. Si Charles F. Picot reconnaît qu'une chanson comme Océan/Vaincu évoque la mer, un symbole propre aux côtiers, Fredric Gary Comeau, à Montréal depuis plus de 15 ans, y voit quelque chose de plus universel. Il évoque même Miron pour préciser sa pensée et sa vision du projet. "On a beaucoup d'affection pour Gaston Miron. Il a toujours eu une grande ouverture pour les francophones hors Québec. Il nous appuyait. À l'inverse des autres qui confondaient parfois le politique avec l'identité francophone. Pierre Bourgault, par exemple. Lorsqu'il a dit que l'Acadie était un cadavre encore chaud… Admettons qu'après ça, il est normal d'avoir un peu moins d'affection pour lui. Avec Miron, on a eu l'impression que c'était le même combat et qu'on portait sur nos épaules une même grande tradition: celle de la langue française."

Le groupe Atréal sera au Cercle le 11 mars pour un 5 à 7 accompagné d'une performance. L'entrée est gratuite.

CÔTÉ CLASSIQUE

Portons le projecteur sur un jeune pianiste de talent; David Jalbert sera à L'Anglicane le 7 mars à 20h, dans un programme dédié à Rachmaninov, Glass, Haydn et Mendelssohn.

Soulignons le 10e anniversaire à la barre de l'OSQ du chef d'orchestre Yoav Talmi, qui sera célébré en musique les 18 et 19 mars au Grand Théâtre. Au programme: le poème symphonique Till Eulenspiegel de Richard Strauss, la Symphonie n° 1 de Gustav Mahler et une ouvre du maestro lui-même intitulée Élégie pour cordes, timbales et accordéon (réflexions sur Dachau).

À SURVEILLER

La formation punk Street Dogs à La Casbah le 8 mars à 19h et le groupe Hey Rosetta! au Cercle le 10 mars à 21h.

SE CASSENT LA GUEULE SUR LA GLACE APRÈS UNE OVERDOSE DE RED BULL DANS L'AMPLI CETTE SEMAINE

Atréal, Ryoan-ji – Josh Reichmann/Oracle Band, Shivering Black – Gentleman Reg, You Can't Get It Back – Dumas, Le Son de vos voix