Complètement Martel

Guide de survie pour un hypothétique été médiocre

 

Mine de rien, nous sommes techniquement à quelques jours de l'été. Ce qui veut dire que théoriquement, les prochaines semaines seront chaudes. Il sera alors de mise de maximiser tous vos temps libres afin de profiter du soleil et des joies du plein air. Dans le cas où vous décideriez de tout simplement rester dans le confort de votre demeure, il y aura toujours quelqu'un pour vous culpabiliser de votre tempérament casanier. Telle est la loi cruelle et impitoyable de l'été. Nul n'y échappe.

Or, sans vouloir jouer les prophètes de malheur, je vous annonce qu'il se pourrait aussi que nous devions endurer un été de merde. Et à moins que Sucré salé comble vos besoins de télévore-estival-par-défaut, vous remarquerez alors assez rapidement que votre petit écran devient spécialement radin au cours de l'été.

Comme je frise le pathétisme en matière de consommation exagérée de séries télévisées, voilà que je vous offre quelques suggestions afin de transformer un hypothétique été de misère en été pas-si-pire-que-ça-finalement.

Avant tout, je tiens à vous spécifier que certaines de ces séries ne se trouvent peut-être pas sur les tablettes de votre club vidéo. Toutefois, si vous avez une morale moindrement malléable, rappelez-vous que Google est votre ami et qu'il a des contacts en masse.

POLICE PAS DE CUISSES. Vous avez tripé sur 19-2 et vous vous êtes même surpris à vous dire que la police, c'est cool des fois. Vous vous devez donc de visionner la série Southland au plus ciboulot. Ayant comme décor la ville de Los Angeles, cette épopée policière suit les hauts et les bas de patrouilleurs et d'inspecteurs dans leur vie autant personnelle que professionnelle. Du bonbon.

Restons à L.A., mais cette fois-ci, dans un quartier fictif nommé Farmington. Véritable mine d'or de criminels de toutes sortes, le district dans lequel les personnages de The Shield évoluent vous réserve bien des surprises. Qu'il s'agisse des policiers, des victimes ou de la racaille, personne n'est blanc comme neige. L'opération est si réussie qu'il est même difficile d'éprouver la moindre sympathie pour qui que ce soit dans The Shield. Cependant, la donne change rapidement après quelques épisodes.

Toujours dans la veine des bons qui sont parfois méchants et des pas fins qui ont un bon fond, The Wire est complètement imbattable. De mon propre avis, les cinq saisons de cette saga se déroulant à Baltimore sont une des plus belles leçons de scénarisation pour la télévision. Oubliez les scènes d'interventions musclées, tout est question de psychologie. Par contre, vous êtes avertis, la barre sera désormais très haute une fois cette série visionnée.

POURQUOI SE DROGUER. Quand le scénariste et producteur Vince Gilligan a proposé son pitch pour Breaking Bad, j'imagine qu'ils ont été plusieurs à froncer les sourcils. Sommairement, Breaking Bad, c'est l'histoire d'un prof de chimie qui apprend qu'il souffre d'un cancer impitoyable et qui, afin de couvrir les frais de subsistance de sa famille après sa mort, s'associe avec un producteur de crystal meth. C'est immoral à 1000%, mais c'est savoureux. Probablement ce qui se fait de mieux en ce moment. Juste ça.

On le sait que la drogue c'est mal, mais ça fait souvent de la tellement bonne télé. La preuve: Underbelly, une série malheureusement inspirée d'une authentique guerre de la dope qui a eu lieu à la fin des années 90 chez nos amis d'Australie. La première saison est particulièrement bien rythmée et, hormis sa violence pas possible, on s'étonne à plusieurs reprises de voir jusqu'où peuvent aller la bêtise humaine et la quête de pouvoir. Désolant mais passionnant.

TÉLÉ EN VRAC. Envie de rire pendant votre hypothétique été de pluie déprimant? Sautez immédiatement sur Cache ta joie (v.f. de Curb Your Enthusiasm) avec le génial Larry David à la barre. Le gars est notamment l'un des concepteurs de l'épique sitcom Seinfeld; Curb Your Enthusiasm nous présente sa vie post-Seinfeld. À écouter de préférence en version originale parce que le doublage cache sérieusement notre joie…

Enfin, si vous êtes le seul de votre groupe d'amis à ne pas avoir regardé Lost, voici la marche à suivre idéale: arrêtez à la troisième saison et imaginez-vous la suite. Ce sera assurément meilleur. Et puis, si vous avez passé à côté des Invincibles, sans vouloir vous offenser, vous ne pensez pas que ça commence à faire, le niaisage?