Je reviens chez nous
Entre guillemets

Je reviens chez nous

 

Il y a longtemps que j'attendais ce moment.

Après des mois de suspense, on sait désormais lequel des trois projets finalistes a été retenu à l'issue du concours d'architecture pour l'amphithéâtre de Trois-Rivières sur Saint-Laurent.

Le Temple de Paul Laurendeau Architecte a été préféré à la Modulation orchestrée d'Architem et à l'audacieux Tripode de Sid Lee Architecture. Il semble que son élégance et sa vue généreuse vers le fleuve et la rivière Saint-Maurice aient entre autres séduit le jury. Des qualités qui devraient assurément charmer plusieurs autres individus.

Dans l'une de ses chroniques, Jean-Marc Beaudoin du Nouvelliste posait malgré tout cette question: «Les Trifluviens vont-ils l'adopter?» Une interrogation légitime, surtout que le projet d'amphithéâtre en tant que tel n'a jamais fait l'unanimité.

Même sans boule de cristal, je ne crois pas me tromper en disant que les citoyens s'empresseront de fréquenter le site dès qu'il sera accessible. Moi la première. La nouveauté, c'est toujours très attrayant. Mais plus que ça, si les plans ne changent pas d'un poil, le Temple proposera de superbes espaces publics riverains. Qui pourra résister à une balade le long des deux plus importants cours d'eau de la ville? Déjà que le Parc portuaire grouille de monde dès que le soleil sort ses rayons. Difficile d'imaginer que les promeneurs ne feront pas un crochet par Trois-Rivières sur Saint-Laurent.

Mais la notion d'adoption évoquée par le chroniqueur trifluvien embrassait sans doute plus large. N'oublions pas que la fonction première de l'amphithéâtre sera de présenter des spectacles… Le public répondra sans doute «présent» au moment de l'inauguration. Mais conservera-t-il ses bonnes habitudes par la suite? Seul le temps nous le dira.

Une chose est sûre: lorsqu'on se sent bien à un endroit, qu'on y vit une expérience extraordinaire, on ne pense qu'à y retourner. Un exemple?

 

S'amouracher d'un lieu

En regardant les bancs de neige sales devant chez moi, je me demandais quoi faire samedi dernier. Bah… Pourquoi on n'irait pas à Saint-Élie? On pourrait aller marcher dans les rues du village et arrêter boire un café au Rond Coin. On n'y a pas encore mis les pieds depuis son ouverture.

J'ai adoré mon périple au cour de la jolie municipalité. J'insiste par contre sur le Rond Coin. Un vrai coup de foudre!

Située tout près de la traverse de lutins – oui, ça existe, les lutins à Saint-Élie! -, la yourte a d'abord attiré mon oil avec sa couleur bleu électrique. Audacieux. Puis, quand j'ai poussé la porte, j'ai été étonnée de découvrir un café aux allures de magasin général. Avec les tables en bois disparates, le foyer et le superbe comptoir abritant vaisselle et produits maison, je me serais cru 100 ans en arrière, chez une vieille tante. Même accueil chaleureux – Louis-Maxime Dubois, un pianiste, répétait pour la soirée de cinéma muet -, même odeur réconfortante. Un café et un «gridchise» plus tard, j'avais adopté l'endroit et je planifiais ma prochaine visite!

Dans le fond, il ne suffit que d'un je-ne-sais-quoi pour qu'on aime un lieu. Un petit quelque chose qui nous donne l'impression d'être… chez soi.