Souvenirs de demain
Errances

Souvenirs de demain

Célébrée depuis 1967, la Journée internationale du livre pour enfants aura lieu le 2 avril, lors de l’anniversaire de naissance d’Hans Christian Andersen et permettra, de nouveau, d’inciter à l’amour de la lecture et d’attirer l’attention sur les livres pour enfants. Bien que je la crois florissante et intelligente, je fréquente peu la littérature jeunesse, ces jours-ci. Je ne suis pas son public cible et je n’ai pas d’enfant, ce qui contribue à m’en éloigner, bien involontairement, mais c’est avec un plaisir certain que j’encourage sa fréquentation chez les plus jeunes.

La littérature jeunesse et moi, nous côtoyions assidûment, dans les années 1980 et 1990. Le premier livre jeunesse que j’ai lu par moi-même, sans aide aucune? Je m’en rappelle, bien sûr. C’était le rigolo – et une histoire vraie! – Papa fait un régime, livre illustré de Claude Clément et Christel Desmoinaux, publié pour la première fois en 1985. Puis, sans m’arrêter, je me suis plongée dans les livres de Marie-Francine Hébert pour les 7 ans et plus, Un monstre dans les céréalesUne tempête dans un verre d’eau, Une sorcière dans la soupe, Un fantôme dans le miroir, ou encore, quelques années plus tard avec sa série pour ados, avec Le Cœur en batailleJe t’aime, je te hais, ou Sauve qui peut l’amour. J’ai passé du temps en compagnie de Bertrand Gauthier et son Ani Croche (9 ans et +) ou La course à l’amour et Une chanson pour Gabriella (14 ans et + mais qu’on lit probablement vers 12-13 ans), Ginette Anfousse et ses séries Jiji et Pichou (3 ans et +) ou Rosalie (9 ans et +).

Je m’en voudrais d’oublier Dominique Demers et sa série Alexis (illustrée par Philippe Béha) que j’ai à peine entamée avec Valentine picotée et Toto la brute (6 ans et +). Ah, Dominique Demers qui m’avait tant captivée avec sa série Marie-Lune, que j’ai commencée alors que le premier bouquin, Un hiver de tourmente, était publié chez la courte échelle, avant d’être réédité chez Québec Amérique et suivi par Les grands sapins ne meurent pas et Ils dansent dans la tempête. Je les ai lus, faits signer par l’auteure au Salon du livre de Montréal, et relus tant de fois que j’ai versé quelques larmes lorsqu’en les prêtant à une collègue, je les ai perdus à jamais. On s’attache à ces petits objets, mine de rien. Et je ne cache pas que de l’écrire me rend un brin nostalgique. 

Passons sur ce moment d’émotion.

Je me suis remise dans le bain depuis le début de l’année et, dans le cadre de la Journée internationale du livre pour enfant, je me suis penchée sur quelques bouquins pour les plus jeunes, parus récemment, qui ont su me captiver ou éveiller la critique en moi.

Une promesse, c’est une promesse – Texte de Robert Munsch et Michael Kusugak; illustrations de Vladyana Krykorka

(Saint-Boniface, Éditions des Plaines, 32 pages)

4 ans et +

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Joli album jeunesse illustré, Une promesse, c’est une promesse est une traduction d’un classique de Robert Munsch – l’un des auteurs jeunesse les plus populaires au Canada -, composé en collaboration avec Michael Kusugak, auteur jeunesse qui promeut la culture inuite dans ses oeuvres. Légendes et ruses, curiosité et malice sont au menu de cet album magnifiquement illustré avec une certaine douceur par Vladyana Krykorka. Il aura fallu attendre 16 ans pour obtenir cette traduction française, mais ce délai aurait valu la peine puisqu’on y découvre les Qallupilluits, créatures qui se cachent sous la mer et qui capturent les enfants qui s’aventurent trop près sans leurs parents. Leçons de vie à l’appui, cette histoire nous invite à suivre Allashua, qui souhaite aller pêcher sur l’océan, le premier jour ensoleillé du printemps. Tiens, tiens.

La curieuse histoire d’un chat moribond de Marie-Renée Lavoie

(Montréal, Éditions Hurtubise, 200 pages)

8 ans et +

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On connaît Marie-Renée Lavoie par ses romans pour adultes, La petite et le vieux et Le syndrome de la vis. Voilà que l’enseignante plonge dans la littérature jeunesse, avec un talent certain, et livre l’histoire de ce Ti-chat qui s’est perdu dans la forêt, a épuisé presque toutes ses vies, et est recueilli par, ce qui semble être une jeune fille australienne. Suivent les aventures de Ti-chat au quotidien, en ville, alors qu’il doit fréquenter les balourds de la ruelle, les araignées de la maison, la petite fille aimante et maladroite, le petit voisin, et les aléas de son petit corps moribond. L’écriture de Lavoie est aussi fine que dans ses romans précédents et elle la double ici d’un humour bien senti, de dessins de bonhommes allumettes vraiment chouettes et de quelques pointes écologistes bien placées. Charmant, ce roman est une belle découverte qui saura plaire autant aux plus jeunes, qu’à leurs parents.

Edgar Paillettes de Simon Boulerice

(Montréal, Éditions Québec Amérique, 168 pages)

9 ans et +

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Oui, Simon Boulerice est partout et tellement prolifique que je m’inquiète pour sa santé. Mais il réussit toujours à nous faire sourire dans ses romans jeunesse et Edgar Paillettes ne fait pas exception. Raconté du point de vue de son frère, Henri Payette, ce roman nous place face à une situation plutôt commune : comment parvenir à exister quand on a un frère (ou une soeur) aussi flamboyant et spécial, qui semble avoir le droit de tout faire? Henri Payette a l’impression d’être invisible car son frère Edgar prend, selon lui, toute la place. Finement exécuté, le roman de Boulerice fait parfois preuve de logorrhée poétique par l’entremise d’Edgar qui n’a pourtant que sept ans, mais on se prend tout de même au jeu des deux protagonistes. Costumes, fée des dents et boxeuses au rendez-vous.

Pour tout savoir sur la Journée internationale du livre pour enfants, consultez le site de l’International Board on Books for Young People : www.ibby.org