L’écho des Cantons

Les coucous

Au sein de notre scène locale, on peut observer une certaine routine. Et là, je ne parle pas d’une routine ronflante, mais d’une offre culturelle stable, qui revient chaque semaine (ou chaque mois), comme si elle devait constamment reprendre ses droits. Tout ça n’a rien du jour de la marmotte; il n’y a pas que le bon vin qui se bonifie avec le temps.

Un exemple: l’impro. À Sherbrooke, plusieurs ligues d’improvisation prolifèrent depuis belle lurette. La plus ancienne, c’est L’Abordage, qu’on peut suivre sur Twitter (@ImproAbordage) et qui a relégué son calendrier de joutes aux méandres de Facebook (suis-je le seul qui n’y comprend plus rien?). Mais l’horaire importe peu, car tous les dimanches, plusieurs font fi de la tablée de Tout le monde en parle et préfèrent un match amical d’impro au Boquébière, à 20h. Fiable. Très fiable.

À Sherbrooke, la scène slam est un autre bon exemple. Dans ce cas-ci, c’est chaque premier jeudi du mois, à 20h au Tremplin. C’est précis comme une horloge coucou. Stable. Très stable.

Des acquis tout ça? Pas vraiment (car c’est souvent porté par le bénévolat), mais les racines sont profondes.

Petit slam va loin

L’autre jour, le Slam du Tremplin a invité les médias afin de répandre quelques bonnes nouvelles. On a eu droit à une introduction de circonstance, soit deux slams, un premier à la No Logo de Naomi Klein, et un autre sur les ratés du milieu de l’éducation (lequel semble manquer de souffle). Sympa.

Les raisons de célébrer?

1- L’équipe sherbrookoise de slam fait désormais partie de la ligue canadienne Spoken Word Canada (du gros calibre), ce qui implique une participation au Canadian Festival of Spoken Word du 11 au 15 octobre prochain à Toronto. «Nous serons la première équipe complètement francophone à joindre les finales canadiennes, ce qui créera un précédent interculturel majeur et qui nous rapprochera aussi d’une organisation collective à laquelle nous croyons», précise la porte-parole, Sophie Jeukens.

2- Pour aller montrer au ROC de quel bois les francophones se chauffent, le Slam du Tremplin a reçu une aide financière du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. «Il s’agit d’une première reconnaissance officielle de notre travail sur le terrain», souligne Francis Poulin, l’un des piliers du slam dit en notre région.

Mais pour moi, la meilleure nouvelle demeure que le slam semble être à Sherbrooke pour de bon. Portée par une communauté tricotée serré, la ligue sherbrookoise a entamé sa cinquième saison. Programmez votre horloge coucou si la prochaine joute vous intéresse.