Satellite 418

Punk attitude

L’arrivée de l’automne concorde pour toute l’équipe de Voir Québec avec une édition spéciale punk-rock. Sorte d’équivalent générationnel du rock progressif de mon père et de mes oncles  né de la jonction du pop et du poil, le mouvement mené de front (encore aujourd’hui) par The Offspring, NOFX et Green Day ne semble avoir pris aucune ride. Comme si Fat Mike et les autres étaient les Peter Pan de l’industrie musicale. Cheveux verts, eyeliner, tous les fashions faux pas et les performances scéniques déstructurées sont encore de mise, même dans la quarantaine bien entamée.

Mais cette saison, le punk dépasse les frontières du Scanner, de l’Impérial et de l’AgitéE et se fraie un chemin jusqu’aux chics boutiques mode de Saint-Joseph (à lire en page 31 de la section Voir la vie) en plus d’attirer l’attention d’un lieu multigenres comme Le Cercle et les médias monsieur et madame Tout-le-monde. Une attention amplifiée attribuable à la majorité du festival Envol et Macadam, mais aussi à Mute, formation qui cette année célèbre son 15e anniversaire et qui, pour moi, ne pouvait faire plus noble sujet de une pour cette parution toute spéciale. Ils sont, à mes yeux, l’exemple parfait d’un groupe qui a choisi contre vents et marées de rester à Québec. Un band qui, d’ailleurs, fait briller (ou plutôt, brûler) la Vieille-Capitale et son château Frontenac partout où il passe.

Comme tellement de gens, j’ai eu mon histoire d’amour brève, certes, mais émotivement chargée avec le punk, puisqu’il est pour moi intimement lié à l’impétuosité de l’adolescence et à l’école secondaire. À Billy Talent, pour dire juste – et là je viens de trahir mon âge –, qui a, pour mes amis de la sage école privée de banlieue et moi, été la tête d’affiche de notre premier concert rock sans accompagnement parental. Je m’en souviens encore, c’était au Colisée (obsolète aujourd’hui, à ce qu’on en dit) et j’avais bu de la Red Bull pour une première fois. Une mauvaise idée. Quoi qu’il en soit, mon collègue à la plume d’or Dominic Tardif s’est justement entretenu avec le groupe maintes fois acclamé ici. Une entrevue retranscrite dans nos pages.

 

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Gab Paquet, le troubadour au mode de production DIY, nous revient (déjà) avec un nouvel album accompagné d’une esthétique style catalogue Sears circa 1987. Fort d’un hit interstellaire (Les soucoupes volantes) et de ses dix années de métier à titre de Michel Louvain des friperies, l’auteur-compositeur-interprète rock velours pousse la note encore plus loin et assume pleinement le kitsch de son art jusqu’à le pousser à son paroxysme. Il sera accompagné de la très pailletée Jane Ehrhardt (claviers et voix), de Renaud Pilote (batterie) et d’Hugo LeMalt (basse). Une séance de danse sociale étant à prévoir, les chaussures confortables seront de mise.

 

Lancement de l’album Sélection continentale de Gab Paquet

Jeudi 3 octobre à 20h au complexe Le Cercle

 

Si Basia Bulat vaut à elle seule (et largement) les 16,50$ du billet en raison de sa pop folk enrobée de harpe, le diamant encore brut que constitue Safia Nolin n’aura d’autre effet que de charmer les fans de la belle Torontoise par sa très belle voix. Avec seulement deux chansons studio en poche – les seules qui soient disponibles sur son Bandcamp d’ailleurs –, l’auteure-compositrice-interprète déjà signée chez Bonsound peut aussi se vanter d’avoir attiré l’attention à l’avant-dernier Festival international de la chanson de Granby. Là où, d’ailleurs, elle a gagné le prix de la SOCAN pour sa chanson intitulée Igloo, une pièce inspirée de son quartier, Limoilou. 

Lancement de l’album Tall Tall Shadow de Basia Bulat (première partie par Safia Nolin)

Vendredi 4 octobre au complexe Le Cercle à 20h 

 

De retour du Rancho de la Luna de Joshua Tree où Arctic Monkeys, PJ Harvey et Queen of the Stone Age ont enregistré des tracks avant eux, Les Indiens s’apprêtent à prendre d’assaut – lieu commun jamais trop fort pour le très haut coefficient rock de leurs performances – la petite salle de l’AgitéE avec Crâne comme munition. Réverb’ et lignes de basse psychédéliques s’uniront à merveille cette fois encore pour charmer comme seuls les maîtres vaudous en sont capables. Un rare spécimen de stoner rock en français qui fait les beaux jours de la scène indie de Québec depuis presque deux ans grâce, entre autres, au talent indéniable de ses musiciens, dont font partie Pascal Asselin (Millimetrik) et Guillaume Lwazo Sirois, monsieur le directeur général du Festival OFF.

 

Lancement du 7’’ Romances de Los (avec Les Indiens)

Jeudi 10 octobre à 21h à l’AgitéE

 

Dans les bacs: Les chercheurs d’or enlèvent le Isabeau de leur nom (mais gardent Miss Valois dans le band, comme dans un statement d’unité) et lancent leur deuxième album le 15 octobre. Mais il leur faudra attendre le 19 novembre avant de déballer l’album devant voisins et familles, puisque le groupe de Québec tournera en France tout un mois durant.