Solo de clavier

La belle, le bum et leur vitrine

On offre tout un cadeau à l’équipe de l’émission Belle & bum pour souligner son 10eanniversaire: un bouquin rétrospectif. Chiche en faits retraçant la petite histoire – pourtant captivante – de cette tribune où l’on aura autant vu Marie-Mai que Jimmy Hunt, l’œuvre est toutefois riche en photos captées sur le vif. Pour pallier la carence en mots, on a jasé du phénomène et de son importance avec le bum en chef: Normand Brathwaite.

«Je me sens toujours comme un ti-gars dans un magasin de bonbons!» lance d’emblée l’animateur et musicien lorsqu’on lui parle de la seule constante du livre et de son show hebdomadaire. En effet, peu importent la belle à ses côtés, l’invité sur scène ou l’instrument entre ses mains, le plaisir de Brathwaite crève autant l’écran que l’objectif de l’appareil photo, et ce, de la première jusqu’à la dernière page de cet ouvrage se penchant sur ce concert hebdomadaire.

Mine de rien, l’impact de Belle & bum au fil des années est tel qu’il aura créé ses propres vedettes. En plus de cimenter la réputation du chef d’orchestre Luc Boivin, l’émission aura consacré la percussionniste Mélissa Lavergne. «La première fois que je l’ai rencontrée, c’était à une conférence de presse. Je croyais que c’était une blague, qu’on avait engagé un mannequin. Puis elle a joué de son instrument et je me suis dit: “Ah! O.K.! Là je comprends ce qu’elle fait ici!”»

Bien que le projet ait eu droit à quelques refontes – et changements de personnel – au fil des années, la matière première, elle, est demeurée non seulement inchangée, mais inépuisable, selon le principal intéressé. «La relève, c’est une source qui coule toujours, explique-t-il. Si l’on ne misait que sur les vedettes du Québec, on aurait fait le tour rapidement! C’est pourquoi, lorsqu’on reçoit des artistes plus établis, on tente de les amener dans une direction inattendue – Marie-Mai, par exemple, y a déjà interprété une chanson jazz! – ou on les accompagne de chanteurs moins établis.» Parmi ces duos improbables: Yann Perreau qui, en 2011, était jumelé à une cowgirl acadienne s’époumonant – sur Télé-Québec, de surcroît! – que sa vie, c’est d’la marde. Un bon souvenir du bum, d’ailleurs. «J’ai déjà dit à Patrice L’Écuyer que c’était ce que j’aimais de cette émission: ça fait découvrir des artistes de talent, c’est un show “utile”. Et lui de me répondre: “Mieux encore, c’est une émission qui est bonne en plus!”» Mais pour revenir à la marde…

«Je doute que ça aurait passé sur une autre chaîne!» confie l’animateur en revenant sur le cas de LeBlanc, mais aussi sur celui d’autres artistes plus «alternatifs» reçus au fil des saisons. Ainsi, Brathwaite – qui, rappelons-le, profite d’une relation particulière avec la chaîne depuis les beaux jours de Beau et chaud, une autre émission misant sur la musique live et sur l’improbable – soutient qu’on n’a jamais mis un frein à l’émission, ni aux trouvailles de ses recherchistes, à ce jour. «Cette émission-là, c’est le plus beau cadeau qu’on pouvait me faire!» résume-t-il… et on le croit!

10 ans de Belle & bum est publié aux éditions Québec Amérique. Belle & bum est diffusé les samedis à 21h à Télé-Québec.

Jour de paie

Mais avant de gratter la guitare sur scène dans le cadre d’une émission de télé, il faut faire ses classes. D’où le guide Quand le show devient business, signé Yzabel BeauBien et publié aux Éditions Octave. Bien que son design soit un brin clinquant, ce guide destiné aux «artistes et autres entrepreneurs de la culture» se distingue en rassemblant des entrevues – qu’on aimerait plus longues – avec de grands noms de la business locale. Parmi ceux-ci, on retrouve Olivier Sirois d’Opak Média (Patrick Watson, Caroline Dhavernas), qui se confie sur la gérance d’artistes, ainsi qu’Eli Bissonnette qui y aborde la direction artistique et la gestion de ses labels Dare To Care et Grosse Boîte.

Pour les mélomanes qui préféreraient un ouvrage moins axé sur la pratique, et – surtout – plus décapant, je vous propose Supernatural Strategies for Making a Rock’n’Roll Group, un guide – qui pourrait aussi être qualifié de parodie – signé Ian F. Svenonius, un musicien de la scène alternative de Chicago. L’œuvre est publiée par Akashic Books.

Côté concerts, allons-y avec une valeur sûre: Metric se ramène en ville ce 21 novembre avec Stars, ainsi qu’avec un nouvel album profitant d’un succès critique et populaire, et s’offre le Centre Bell pour l’occasion. À lire dans la section Musique de Voir.ca: une entrevue avec la chanteuse Emily Haines qui revient sur le cheminement tortueux du fameux groupe.