Sur le fil

Bla-bla stimulant

Le chorégraphe Harold Rhéaume présente sa dernière création NU, lors d'une soirée Pecha Kucha à Québec.

20 présentateurs x 20 images x 20 secondes. Voilà qui résume la formule des soirées Pecha Kucha, qui consistent en des rencontres multidisciplinaires aujourd'hui organisées partout dans le monde. Le concept – 20 participants disposent de 6 min 40 s (20 secondes par diapo) pour présenter un projet en gestation, en cours ou antérieur – a été créé en 2003 par deux designers établis à Tokyo. Leur but: donner une tribune à des designers, architectes, artistes, etc., tout en leur permettant d'échanger, de se réseauter, de s'inspirer au cours d'une soirée urbaine branchée – entractes et DJ compris!

Bien que le phénomène ait champignonné et se retrouve maintenant dans pas moins de 260 villes du monde (dont Québec et Montréal, qui en est à sa 15e rencontre), Ottawa était toujours vierge de forums Pucha Kucha («bruit de la conversation» en japonais). Or, il semblerait que les astres se soient alignés pour 2010 puisque la maison mère recevait l'an dernier, presque au même moment, une demande de quatre candidats souhaitant lancer une cellule ottavienne. Ils forment aujourd'hui ensemble le comité organisateur du Pecha Kucha Ottawa, dont la première édition se tiendra au Théâtre de la Cour des arts le 27 janvier à 20h. Au moins trois autres suivront en 2010 – l'engagement impose un minimum de quatre présentations par année.

En fouillant dans leurs listes de contacts et réseaux respectifs, Marcelle Kimberley (organisatrice d'événements, Ville d'Ottawa), Jean-François Lacombe (prof de design, UQO), Yasaman Sheri (étudiante, U. de Carleton) et Jacques Thivierge (cinéaste, Acadia Films) ont ainsi réuni les 20 premiers participants. Parmi ceux-ci, on pourra voir et entendre l'artiste Mustapha Chadid traiter de sculpture, Christine Moses aborder les enjeux et innovations de la ferme expérimentale, Alëna Iouguina aborder les changements climatiques à travers l'histoire. On trouve aussi au programme l'artiste visuel Thomas Grondin, la directrice artistique de Daïmõn, Marie-Hélène Leblanc, ainsi que le directeur du Musée Bytown, Mike Steinhauer. Simon Guibord sera aux commandes des tables tournantes pour cette soirée à entrée libre.

Rassemblant une faune composée principalement d'étudiants, de professeurs, d'artistes et de professionnels en design ou architecture, les soirées Pecha Kucha attirent aussi leur lot de curieux qui cherchent tout simplement à apprendre et à stimuler leur esprit. «Ce sont des rencontres informelles, intergénérationnelles où les yeux des gens brillent. C'est comme une synapse dont émanent des idées, des projets, et qui grossit au fil des soirées», illustre Jacques Thivierge. Loin de l'atmosphère coincée et froide qui transpire parfois du domaine de la création et du design, Pecha Kucha se présente comme une petite révolution en réunissant tous les joueurs du carré de sable artistique en un seul événement. Fait notable: le comité de la cellule d'Ottawa a aussi eu le bon goût de mêler les communautés francophones et anglophones en organisant une soirée bilingue. Voilà une façon, beaucoup moins ronflante que les séances de conseil municipal, de prendre le pouls du bouillonnement créatif de la région!

Info: www.pecha-kucha.org/night/ottawa