Notes : Visionnaires
Cinéma

Notes : Visionnaires

Comme une bouteille lancée à la mer, comme un message d’espoir pour les générations futures, Carlos Ferrand a fait un documentaire en forme de lettre à sa petite fille Béatrice. En moins d’une heure, le réalisateur de Voodoo Taxi rencontre cinq Visionnaires: Pol Pelletier, femme de théâtre qui tente d’intégrer une certaine sagesse orientale à sa pratique théâtrale; Pablo Amaringo, peintre péruvien ayant fondé une école au milieu de la jungle amazonienne; Franco Dragone, metteur en scène au Cirque du Soleil; Eugene Tsui, architecte à la Gaudi, qui applique à son travail des principes de base de la nature; et Stuart Kauffman, scientifique américain à la recherche d’une «nouvelle définition du sacré».

Qu’ont en commun ces hommes et cette femme? Une curiosité insatiable pour le mystère de la vie; une ouverture d’esprit féconde et généreuse; et, surtout, une foi inépuisable dans la faculté du genre humain à être capable du meilleur plutôt que du pire. On y entend Pol Pelletier se demander pourquoi les «sages» n’existent plus dans notre culture; on y rencontre Pablo Amaringo, ce peintre de l’Amazone, ancien chaman qui compare les esprits aux électrons; on y voit les visions fantastiques que Dragone a imaginées pour O, à Las Vegas; on y découvre Tsui, architecte polyvalent qui fait le gymnaste, joue de la guitare et de la batterie; et on écoute Stuart Kauffman, scientifique ébahi d’avoir découvert l’aspect spirituel de l’existence humaine.
Ces gens-là ne sont pas des illuminés ni des don Quichotte, ce sont simplement des êtres qui ont choisi de croire – avec lucidité, mais croire quand même. Apportant sa contribution à cet espoir d’un monde meilleur, Visionnaires est un petit film simple, signé par un cinéaste qui ne veut pas prendre «le cynisme pour de l’intelligence». Souhaitons que toutes les Béatrice d’aujourd’hui et de demain puissent entendre ce qu’il a à dire. Au Cinéma ONF, du 10 au 13 avril. Voir calendrier Cinéma répertoire.

Lattuada
Cinéaste aussi prolifique que méconnu de ce côté-ci de l’Atlantique, Alberto Lattuada a réalisé une trentaine de films depuis plus de 50 ans. C’est lui qui a fait débuter Fellini à la mise en scène (en coréalisant Les Feux du music-hall); et qui a signé quelques films qui, à l’époque, en 1978, ont fait scandale, comme La Fille, avec Mastroianni et une Nastassja Kinski à peine pubère. La Cinémathèque québécoise rend hommage au cinéaste italien de 85 ans en présentant neuf de ses films. Soulignons Le Bandit (1946), avec Anna Magnani; La Pensionnaire (1954), avec Raf Vallone et Martine Carol en prostituée qui aspire à la respectabilité; Le Manteau (1952), tiré d’un récit de Gogol; et Les Adolescentes (1960), avec Catherine Spaak, Christian Marquand et Jean Sorel. À la Cinémathèque, jusqu’au 15 avril. Voir calendrier Cinéma répertoire.