Austin Powers: The Spy Who Shagged Me : One man show
Cinéma

Austin Powers: The Spy Who Shagged Me : One man show

S’il n’a pas cassé la baraque au box-office, Austin Powers: International Man of Mystery est devenu, lentement mais sûrement, un film-culte grâce au marché vidéo, avec plus de trois millions de cassettes vendues! Deux ans plus tard, le plus séduisant des espions poilus de poitrine et jaunâtres des dents est de retour dans The Spy Who Shagged Me, avec, encore une fois, Jay Roach à la réalisation.

Contrairement au premier film, Austin Powers (Mike Myers) part des années 90 pour retourner dans ses chères sixties, celles du Londres de Carnaby Street, des minijupes, des robes en crochet et de l’amour libre. Pourquoi? Pour récupérer le «mojo» que lui a volé l’espion écossais Fat Bastard (Mike Myers), à la solde de l’abominable Dr. Evil (Mike Myers). Espionne dévouée, Felicity Shagwell (Heather Graham) aidera le libidineux agent secret à combattre les sbires de Dr. Evil, qui veut toujours conquérir le monde: Mini-Me (Verne Troyer), clone réduit du docteur fou; Frau Farbissina (Mindy Sterling), une aboyeuse au cour tendre; Number Two (Robert Wagner et Rob Lowe), bras droit cupide et servile; et Scott Evil (Seth Green), le fils indigne de son père, ado fendant, mais bon fond.

Peut-être encore plus que le premier film, cet Austin Powers-ci est vraiment la création de Mike Myers. Il est coproducteur (entre autres avec Demi Moore!); il est également coscénariste (avec Michael McCullers, un autre rejeton de Saturday Night Live); il interprète trois des rôles principaux, et il est quasiment dialoguiste puisque, s’il faut en croire le comédien canadien, 40 % des dialogues ont été improvisés. Ça donne un one man show marqué par la personnalité de Myers, quelque part entre la surenchère d’un Robin Williams et la finesse d’un Peter Sellers.

Sans sacrifier la qualité, Myers et sa bande n’ont pas lésiné sur la quantité. Les gags (visuels ou autres) défilent à un train d’enfer (des jeux de mots aux farces de pets); les références cinématographiques pullulent (The Thomas Crown Affair, The Exorcist, Star Wars, Dr. No, The Island of Dr. Moreau, Jerry Maguire); les cameos abondent (Elizabeth Hurley, Jerry Springer, Tim Robbins, Woody Harrelson, Burt Bacharah, Elvis Costello, Willie Nelson); et les effets spéciaux (efficaces, tout en gardant un léger côté psychotronique à la Mars Attack) sont légion.

Comme dans bien des cas (de Darth Vader à Dr. No, en passant par Cruella DeVille), les «méchants» sont plus intéressants que les «bons». The Spy Who Shagged Me ne fait pas exception: si Austin Powers est un personnage drôle et intéressant, c’est Dr. Evil qui vole la vedette, avec ses manies, son rire démoniaque, et sa copie minimaliste. Myers mord dans ce rôle juteux avec l’appétit qu’il met à incarner l’autre méchant, Fat Bastard, obèse scatologique, hargneux et goinfre.

Si les années 80 ont eu la bande des Monty Python et son irrévérence, les années 90 ont Myers-Powers, composé d’un tiers de Peter Sellers, d’un tiers de Roberto Benigni, et d’un tiers de John Belushi. À l’ère de la rectitude politique et de la médiocrité générale des comédies hollywoodiennes, Austin Powers: The Spy Who Shagged Me possède – du générique d’ouverture (et ses nageuses synchronisées à la Esther Williams) à celui de la fin (restez assis, il y a des surprises…) – des qualités rares par les temps qui courent: de l’imagination, du culot et un réel plaisir à faire du cinéma et à le partager.

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