Top of the food Chain : La grande bouffe
Cinéma

Top of the food Chain : La grande bouffe

Il y a des genres cinématographiques – comme le polar des années trente, le film d’horreur à rabais, ou les spectacles à la James Bond – qui ont inspiré tellement de satires que celles-ci semblent presque aussi usées que les films qu’elles tentent de parodier.

Il y a des genres cinématographiques – comme le polar des années trente, le film d’horreur à rabais, ou les spectacles à la James Bond – qui ont inspiré tellement de satires que celles-ci semblent presque aussi usées que les films qu’elles tentent de parodier. Top of the Food Chain, pastiche des films de monstres des années cinquante, fait malheureusement partie de ces satires qui ciblent un sujet exploité à mort. Le genre de truc qui ferait peut-être sourire pendant six ou sept minutes à la télévision, mais qui finit par ennuyer lorsqu’il est étiré aux dimensions d’un film d’une heure quarante…

Écrit par Phil Bedard et Larry Lalonde (deux scripteurs de l’émission Royal Canadian Air Farce), et mis en scène par John Paizs (un des réalisateurs de la série Kids in The Hall), ce petit film ontarien n’attirerait d’ailleurs probablement pas l’attention s’il ne mettait en vedette Campbell Scott (le fils de George C., et l’excellent interprète de drames comme Longtime Companion et The Spanish Prisoner).

Or, si l’on s’amuse brièvement de voir l’acteur explorer adroitement un registre aussi inhabituel pour lui, on se lasse rapidement de cette satire adolescente, dans laquelle il joue un scientifique qui s’unit à une beauté locale (Fiona Loewi) et à son frère demeuré (Tom Everett Scott) pour lutter contre des extraterrestres cannibales venus envahir une petite ville.
De fait, les cibles satiriques (les clichés, l’esthétique et le ton des films de monstres des années cinquante) sont non seulement usées et évidentes, mais exploitées avec maladresse, sans audace ni imagination. Bref, on est non seulement loin de classiques comme The Rocky Horror Picture Show ou Le Bal des vampires, mais également de réussites plus modestes comme Matinee ou Karmina.
Si le scénario compte bien quelques moments assez drôles (surtout vers la fin), leur rareté ne fait que souligner la pauvreté de l’ensemble, et finit par confirmer l’impression qui nous gagne au fur et à mesure que le film avance: celle de voir une comédie étirant indûment une mince prémisse de sketch télévisé, qui est (de toute façon) aussi usée que les oeuvres dont ses auteurs tentent de se moquer.____
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