East Is East : Touche de curry
Cinéma

East Is East : Touche de curry

Chronique de la p’tite vie d’une famille pakistano-anglaise du début des années 70, East Is East, le premier long métrage de Damien O’Donnell, est le genre de comédie socioculturelle qui en rappelle beaucoup d’autres, à commencer par celles de Stephen Frears.

Chronique de la p’tite vie d’une famille pakistano-anglaise du début des années 70, East Is East, le premier long métrage de Damien O’Donnell, est le genre de comédie socioculturelle qui en rappelle beaucoup d’autres, à commencer par celles de Stephen Frears. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant dans la mesure où cette chronique anglaise (qu’on dit vaguement autobiographique) est basée sur la première pièce d’Ayub Khan Din, un acteur qui fut le Sammy de Sammy and Rosie Get Laid, et qui affirme avoir été influencé par des classiques du cinéma british, comme This Sporting Life et A Taste of Honey.
Les amateurs du genre (j’en suis…) se sentiront donc vite en terrain connu en voyant les aventures de cette famille dont les sept enfants (aussi typés que les sept nains) grandissent tiraillés entre l’autorité d’un père pakistanais (Om Puri) et la soumission d’une mère anglaise (Linda Bassett). Tous les ressorts attendus sont en place: du père qui veut arranger le mariage de ses fils à la mère qui s’oppose à la circoncision du petit dernier, en passant par l’aîné qui quitte le foyer pour vivre enfin librement son homosexualité.
Damien O’Donnell, un Irlandais qui signe ici son premier film de commande, sait comment rythmer une scène, brosser un personnage et évoquer une époque. Et son portrait d’une Angleterre flottant entre les hippies et les mods rappelle à la fois les comédies enlevées de Richard Lester et les drames populistes de Ken Loach. Bref, c’est du déjà-vu, mais bien senti et bien rendu.
De fait, East Is East est le genre de petite comédie sympa et assez agréable, dont le seul véritable défaut est de n’avoir absolument rien d’original. Conçu comme un téléfilm (et ça se voit), ce divertissement honnête mais générique n’a pas la personnalité qui aurait pu en faire une oeuvre un tant soit peu singulière. À l’exception de quelques rares scènes étonnantes (dont une sortie en famille à un cinéma hindou), East Is East laisse le souvenir d’un film plaisant mis quelconque, efficace mais banal, qui reste constamment en deçà des oeuvres qui l’ont inspiré et dont il se réclame. Un constat tristement ironique pour une comédie qui parle de la difficulté de grandir en se forgeant sa propre personnalité…

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