Keeping the Faith : La dernière tentation
Cinéma

Keeping the Faith : La dernière tentation

Pour une première réalisation, Keeping the Faith, d’Edward Norton, est une vraie comédie sentimentale qui rappelle les grands moments du genre: une romance vive et séduisante qui met le sourire aux lèvres.

Ed Norton

, réalisateur-producteur de comédies romantiques? Pourquoi pas… Acteur doué, de moins en moins en marge mais toujours sur les chemins de traverse, qui frappe dans Fight Club et American History X, il se laisse aller au charme discret de l’eau de rose. Pour une première réalisation, Keeping the Faith est une vraie comédie sentimentale qui rappelle les grands moments du genre: une romance vive et séduisante qui met le sourire aux lèvres.
Brian Finn (Ed Norton) et Jacob Schram (Ben Stiller) sont amis d’enfance. Brian est devenu prêtre catholique et Jacob, rabbin. À New York, leurs idées et leur jeunesse révolutionnent les croyants encroûtés. Ça swingue dans le confessionnal. Mais voilà que débarque du passé la meilleure copine du duo, Anna (Jenna Elfman), devenue une très séduisante femme d’affaires. Les hommes du culte se consument d’amour, mais un seul à le droit de toucher… Croyants et païens: voici comment on renouvelle le triangle amoureux!
Il faut prendre un zeste de Jules et Jim, Manhattan quand il fait beau, des acteurs à la fois cool, beaux et doués, comme dans The Philadelphia Story (et on enterre aisément Tom Hanks, Meg Ryan et leurs amours à répétition) et le genre est agréablement rajeuni. On ne peut pas dire que ce film remette en question les mystères de la foi et le célibat des prêtres, ni qu’il s’attarde sur les tensions amour-amitié, ou matérialisme-spiritualité, mais il survole avec entrain ces quelques problématiques qui, bien sûr, se résorbent avant d’arriver au happy-end. Un vrai miracle. Norton a réussi le dosage précis entre humour, slapstick comedy, trouble amoureux, quiproquos et dialogues vifs.
Parfaits en hommes de foi façon Upper West Side, Norton et Stiller sont de vraies dynamos de l’évangélisation branchée: le rabbin invite un choeur gospel à la synagogue, le prêtre réconforte en espagnol, ils font du karaoké, jouent au basket et se baladent comme des stars dans la rue, avec lunettes et blouson noirs, sur Smooth de Santana! Sexy et rillants, on comprend qu’il y ait du monde à la messe… Ils éclipsent parfois Jenna Elfman, de Dharma and Greg, mais sont élégamment secondés par Eli Wallach en rabbin pacificateur, Milos Forman en prêtre qui en a vu d’autres et Anne Bancroft en mère juive non hystérique, ce qui est plutôt innovateur au cinéma. Bref, une des guimauves les plus agréables du moment.

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