X: The Movie : Sans dessein
Cinéma

X: The Movie : Sans dessein

La fin du monde comme si vous y étiez. C’est ce qu’offre aux amateurs du genre animé le long métrage japonais X: The Movie, inspiré du manga X. Cette fois, une armada d’artisans s’est emparée de l’idée pour en tirer un film d’animation trépidant au look d’enfer, mais au propos confus.

La fin du monde comme si vous y étiez. C’est ce qu’offre aux amateurs du genre animé le long métrage japonais X: The Movie, inspiré du manga X. La menace de la destruction de la terre (par des extraterrestres, des insectes, des dinosaures, des Russes, des condoms voraces, etc.) n’a rien de bien original, et ce n’est pas d’hier que les Américains s’en servent comme prétexte d’une surenchère pyrotechnique. Cette fois, une armada d’artisans japonais s’est emparée de l’idée pour en tirer un film d’animation trépidant au look d’enfer, mais au propos confus.
Tokyo, 1999, début de l’apocalypse. Kamui, un beau brun à la grâce féline, apprend du fantôme de sa mère que le sort du monde repose sur ses frêles épaules. Pour parvenir à éviter le pire, le jeune homme doit choisir son camp: s’allier avec les Dragons du Ciel, qui veulent sauver l’humanité; ou avec les Dragons de la Terre, qui croient nécessaire de détruire le monde pour le sauver (?). Autour de ces armées gravitent deux soeurs qui ont le pouvoir d’interpréter les rêves, la douce Hinoto et la sulfureuse Kanoe. Kamui doit de plus composer avec Fuma, un ami d’enfance qui devient subitement son pire ennemi et la charmante soeur de ce dernier, Kotori.
Le film de Rintaro (qui a, entre autres, réalisé la série télé Astro le petit robot) est inspiré d’un manga conçu par Clamp, un regroupement de quatre femmes spécialistes de l’animation. Les artistes qui ont participé à la création de X, dont Nubuteri Yuuki et Shuh-ichi Hirata, ont donné une intéressante touche sombre, quasi gothique, à cette orgie de coups qui rappelle (dans ses meilleurs moments) le style de Tim Burton. Les scènes oniriques sont particulièrement réussies; l’ensemble est d’une élégance et d’une précision graphique indéniables.
Festin pour les yeux, X: The Movie n’en laisse pas moins le spectateur sur son appétit. Au-delà de la beauté de la ville et du soin apporté à l’ensemble des images, l’histoire est d’une cohérence douteuse, difficile à suivre, parfois mme illogique. Jusqu’au duel final entre Kamui et son ancien ami devenu un «méchant», X déroute plus qu’il ne surprend. De la gamine de 14 ans aux jambes filiformes qui meurt en se disant triste «de ne pas avoir été aimée comme une femme» aux sanglantes scènes d’affrontements entre jeunes hommes, le film se conforme aux règles du genre sans chercher à les renouveler. Dommage. Restent la beauté baroque de Tokyo en ruine, et toujours des batailles, beaucoup de batailles…

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