Gossip : Blablabla
Cinéma

Gossip : Blablabla

Gossip est mis en scène par Davis Guggenheim comme un clip élégant, où des acteurs aux airs de mannequins traversent des décors sortis d’une revue de mode. Bref, un film impeccablement emballé mais jamais  emballant.

Le nombre de productions ciblant principalement les ados et les jeunes adultes est désormais si grand qu’après les films d’horreur juvéniles (genre The Faculty et Teaching Mrs. Tingle) et les comédies débiles (du type American Pie et Big Daddy), les studios misent de plus en plus sur des films «adultes» pour ados, qui se veulent un peu plus ambitieux que la norme (comme Clueless, le Emma à la sauce 90210, ou Cruel Intentions, la version Clearasil des Liaisons dangereuses).

Gossip, dans lequel trois étudiants en communications (James Mardsen, Lena Headey et Norman Reedus) étudient l’impact des rumeurs en lançant de sales mensonges sur une petite parfaite (Kate Hudson), appartient à ces drames aux ambitions adultes, mais à l’emballage adolescent. Sorte de Valmont pour la génération Dawson’s Creek, ce film produit par l’ex-costumier et réalisateur Joel Schumacher (Batman & Robin) est mis en scène par Davis Guggenheim comme un clip élégant, où des acteurs aux airs de mannequins traversent des décors sortis d’une revue de mode. Bref, un film impeccablement emballé mais jamais emballant.

D’autant qu’après trois fausses fins, deux revirements-surprises et une conclusion débile, les prétentions adultes de Gossip s’évaporent dans un dénouement grand-guignolesque à mi-chemin entre Sleuth, The Sting et Scream. Reste le souvenir d’un film aussi inconsistant qu’une rumeur fabriquée de toutes pièces: un superbe paquet complètement vide, dont le charme s’évente aussi rapidement que le parfum d’un supplément publicitaire dans un magazine.

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