Love and Basketball : Bonne passe
Cinéma

Love and Basketball : Bonne passe

Avec un titre pareil, on sait à peu près à quoi s’attendre: un panier, un baiser, une défaite, une engueulade, une victoire, une réconciliation. Surprise: Love and Basketball est une petite comédie dramatique bien tournée, un joli film d’amour et de sport.

Avec un titre pareil, on sait à peu près à quoi s’attendre: un panier, un baiser, une défaite, une engueulade, une victoire, une réconciliation. Surprise: Love and Basketball est une petite comédie dramatique bien tournée, un film d’amour et de sport qui, la plupart du temps, évite autant la sensiblerie et les clichés que les métaphores du genre «L’amour, c’est comme le basket-ball».
Voisins depuis qu’ils ont une dizaine d’années, Monica (Sanaa Lathan) et Quincy (Omar Epps) ont une passion en commun: le basket-ball. Sinon, tout les sépare: fils d’une vedette sportive (Dennis Haysbert), il est à l’aise, dragueur et populaire; fille de banquier, elle est rebelle, solitaire et têtue. Ces deux-là se connaissent trop bien pour ne pas tomber amoureux, et c’est ce qu’ils feront alors qu’ils sont sélectionnés pour jouer dans l’équipe d’UCLA. Découpé en quatre manches, Love and Basketball suit leur parcours jusqu’au début des années 90, le divorce des parents de Quincy, la relation houleuse entre Monica et sa mère (Alfre Woodward), leur histoire d’amour et leurs victoires, leur séparation et leurs défaites, et leur réconciliation. Avec un titre pareil, il fallait bien s’y attendre un peu…
Écrit et réalisé par Gina Prince-Bythewood, ce premier long métrage noue assez habilement les différentes trames (sentimentales, sportives, familiales) de son scénario, donnant une impression d’aisance et de nervosité qui – allons-y pour une petite métaphore! – renvoie inévitablement au sport dont il est ici question. Contrairement au film de football (Any Given Sunday) ou de base-ball (For the Love of the Game), le basket-ball a ceci d’avantageux que le profane ne se sent pas sur la touche: le ballon rentre dans le panier, c’est gagné; il passe à côté, c’est perdu! Ça donne quelques fins de matchs remplies de suspense, et des ellipses qui permettent de se consacrer à autre chose.
Coproduit par Spike Lee, Love and Basketball est dans la lignée de How Stella Got er Groove Back, de Waiting to Exhale, ou de The Best Man, des films américains récents dont la distribution est à 99 % noire, sans qu’il y soit question de racisme, de violence, de drogue, etc. Sans positivisme à outrance, Love and Basketball met en scène des personnages noirs sans que la couleur de leur peau ait une quelconque importance. Un regard rafraîchissant qui permet de savourer une scène pourtant mille fois vue (le bal de finissants) dans laquelle dansent deux ou trois couples blancs, perdus dans une foule noire… Même point de vue assumé sur le personnage de Monica, femme de tête, à contre-courant de son milieu, sans que son combat ne devienne le petit bout de la lorgnette par lequel la cinéaste aurait pu rendre cette histoire plus complexe que ça.
Visiblement remis cent fois sur le métier, le scénario de Gina Prince-Bythewood laisse parfois voir ses ficelles, mais ce seul bémol apporté à un film, par ailleurs, habile, est racheté par de superbes acteurs, à commencer par Sanaa Lathan, comédienne subtile qui incarne avec nuance et force un personnage féminin comme on aimerait en voir plus souvent…

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