Shanghai Noon : Est-Ouest
Cinéma

Shanghai Noon : Est-Ouest

À l’heure des dinosaures numériques, des péplums de 100 millions de dollars et des Missions de plus en plus impossibles, les prouesses physiques, l’air vaguement suranné et les plaisirs modestes des films de Jackie Chan évoquent irrésistiblement les divertissements artisanaux d’une autre époque.

À l’heure des dinosaures numériques, des péplums de 100 millions de dollars et des Missions de plus en plus impossibles, les prouesses physiques, l’air vaguement suranné et les plaisirs modestes des films de Jackie Chan évoquent irrésistiblement les divertissements artisanaux d’une autre époque: celle des programmes doubles, des séries B tournées dans les mêmes décors, et des films de salles paroissiales qui coûtaient 25 cents (avec les chips et le Coke).
Shanghai Noon n’a visiblement pas d’autre prétention que de s’inscrire dans cette tradition quasiment révolue. L’histoire — un garde chinois du XIXe siècle (Jackie Chan) s’associe à un cow-boy (Owen Wilson) pour retrouver une princesse kidnappée (Lucy Liu) – renvoie à des films d’une autre époque; elle rappelle d’ailleurs la prémisse de Red Sun, un western européen dans lequel Toshiro Mifune jouait un samouraï débarquant au Far West pour récupérer un sabre japonais. Même l’esthétique semble être pompée sur les vieux films de Terrence Hill: mêmes décors de western tournés en Scope Technicolor; mêmes personnages bêtas tout droit sortis d’un Lucky Luke; même type d’humour juvénile mais bon enfant (le cheval du héros s’assoit sur son derrière et boit du scotch à même la bouteille!).
Les fans de Jackie Chan, avides de ses cascades acrobatiques, risquent toutefois d’être déçus par ce film où la star de 46 ans finit par accuser son âge, et où ses prouesses habituelles ne suffiront sans doute pas à éblouir un public nourri à celles de Matrix. Mais la mise en scène de Tom Day (inconnu au bataillon) a une légèreté qui rappelle parfois les films de Richard Lester (époque Trois Mousquetaires), et Owen Wilson (avec sa tête de slacker californien) a une nonchalance qui contraste parfaitement avec le sérieux de Jackie Chan.
Et puis, il faut malgré tout reconnaître un certain humour (pas beaucoup, mais quand même…) à un western-samouraï qui a l’idée de nommer son héros Chon Wang (prononcé John Wayne). Ça ne vole peutêtre pas haut, mais on en raffolerait probablement si l’on avait encore dix ou douze ans…

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