The Adventures of Rocky and Bullwinkle : Vole, écureuil, vole!
Cinéma

The Adventures of Rocky and Bullwinkle : Vole, écureuil, vole!

Panne de méninges? Paresse estivale? Hollywood a tout ce qu’il vous faut dans ses tiroirs. Et parfois, c’est sympathique, tel The Adventures of Rocky and Bullwinkle, de Des McAnuff (metteur en scène de théâtre, notamment de The Who’s Tommy).

Panne de méninges? Paresse estivale? Hollywood a tout ce qu’il vous faut dans ses tiroirs. Et parfois, c’est sympathique, tel The Adventures of Rocky and Bullwinkle, de Des McAnuff (metteur en scène de théâtre, notamment de The Who’s Tommy). Il semblerait que plus de 90 % des Américains connaissent Rocket J. (Rocky) Squirrel, l’écureuil bleu qui vole, et Bullwinkle J. Moose, un orignal plus intelligent qu’il n’en a l’air. Nés sous la plume de Jay Ward au début des années 60, les cartoons originaux sont encore en programmation de chaînes spécialisées. Rocky et Bullwinkle, ce n’est pas du Disney et ce n’était pas seulement pour les enfants; l’écriture aiguisée et les mots d’esprit jalonnent des scénarios délirants montés à un rythme d’enfer. Pas idiot donc de les resservir à la sauce Roger Rabbit. Le tandem a toujours ses ennemis jurés, qui ont littéralement traversé l’écran pour les besoins de l’adaptation: Fearless Leader (Robert De Niro, aussi producteur), Natasha Fatale (Rene Russo) et Boris Badenov (Jason Alexander). Le dictateur de pacotille et ses sbires nullissimes veulent contrôler le monde par l’entremise de la chaîne RBTV (Really Bad TV), qui diffuse une série débile rendant les téléspectateurs zombis, juste assez légumes pour voter Fearless Leader aux prochaines élections. Pour l’empêcher de parvenir à ses fins, le FBI dépêche l’agent Karen Sympathy (Piper Perabo), qui doit se faire aider de Rocky et Bullwinkle. Il faut donc sortir les deux héros de leur semi-retraite et les parachuter dans le XXIè siècle.
Rien de nouveau pour l’histoire, mais McAnuff a conservé l’esprit vif de l’écriture originale. L’orignal philosophe avec ardeur, tandis que l’écureuil fait de son mieux pour s’adapter. On égratigne au passage quelques bornes américaines: la politique mollasse du président Signoff (James Rebhorn), le fonctionnariat outrancier du FBI, la connerie télévisuelle et la culture pub (Bullwinkle qui rencontre toujours les mêmes panneaux publicitaires, qu’il voyage sur la route, dans les airs ou dans le Web!).
Bon point: le film passe vite. Montage aussi speedé que les dessins originaux, avec certaines incongruités, qui n’auraient pas déplu à Tex Avery, et cameos distillés avec panache (Whoopi Goolberg, John Goodman et Billy Crystal): le résultat se laisse regarder sourire aux lèvres. On ne va pas se tordre, le délirium absurde est loin; mais les petits de tous les âges y trouvent leur compte.
Voir calendrier
Cinéma exclusivités