Festival du film de Québec : Rosi, Tavarelli, Nuti
Cinéma

Festival du film de Québec : Rosi, Tavarelli, Nuti

Le cinéma italien n’a peut-être plus la superbe ni l’envergure du temps de l’âge d’or des Fellini ou des Rossellini mais, bon an mal an, quelques productions réussissent à traverser l’océan et à venir se faire remarquer jusqu’ici. En ce sens, la sélection des organisateurs donne un bon aperçu de ce qu’a été et de ce que représente encore le cinéma italien et qui lui a toujours été cher, c’est-à-dire un certain goût du réalisme à tendance sociale.

À tout seigneur tout honneur, le Festival international du film de Québec présente cette année deux films de Francesco Rosi, un des derniers monstres sacrés encore vivants de l’époque faste du cinéma italien. Rosi était l’invité la semaine dernière du Festival des films du monde de Montréal qui lui rendait hommage pour l’ensemble de sa carrière. Carrière quand même faste, car Rosi eut de belles récoltes à Cannes (L’Affaire Mattei), Venise (Main basse sur la ville) et Berlin (Salvatore Giuliano). La Tregua (La Trève), dernier film de Rosi réalisé en 1996, raconte l’histoire vraie du difficile parcours de l’écrivain Primo Levi (rôle tenu par l’américain John Turturro) à sa sortie du camp de concentration de Auschwitz en 1945. Levi devait relater plus tard son expérience des camps dans Si c’est un homme, véritable chef-d’oeuvre du genre. Dans le classique Le Mani Sulla Citta (Main basse sur la ville, Lion d’Or à Venise en 1963), Rosi dénonce froidement et implacablement les liens incestueux et la mainmise de la politique et de la promotion immobilière sur les classes ouvrières. Après l’effondrement d’un immeuble sur un chantier de construction, les victimes ont fort à faire pour obtenir réparation auprès du promoteur qui a la faveur de hauts placés au gouvernement. Indémodable.

Dans un tout autre registre, Gianluca Maria Tavarelli retient en 12 saynètes les moments marquants d’une histoire d’amour inachevée entre un homme et une femme, de brefs instants d’intensité noyés dans le lent passage du temps. L’histoire de Un Amore (An Affair of Love, 1999) s’étire ainsi sur une vingtaine d’années, chaque chapitre du film étant marqué par de courts films d’animation réalisés par Laura Frederici. Issu du documentaire et de la pub, Tavarelli s’est surtout fait un nom avec ses courts métrages qui lui ont permis de remporter quelques prix internationaux.

Autre histoire d’amour, mais peut-être moins sérieuse celle-là, Lo Amo Andrea (J’aime Andrea, 1999), de Francesco Nuti narre les déboires amoureux de Dado, un vétérinaire divorcé de fraîche date. L’homme croit avoir retrouvé une certaine stabilité avec la rencontre d’Andrea, une jeune femme qui lui fera perdre tous ses moyens et son orgueil. C’était sans compter que la jeune femme entretenait déjà une relation avec quelqu’un d’autre… Nuti, qui joue le rôle principal, s’est surtout fait connaître en Italie comme comédien de grand talent.

Lucio Gaudino trace avec Le Prime Luce Dell’Alba (Les Premières Lueurs de l’aube, 1999) les retrouvailles et la redécouverte mutuelle de deux frères siciliens sur fond de crime mafieux et surtout de confrontation entre deux visions bien différentes de la vie. Un voyage introspectif et un questionnement sur l’Italie moderne.

Du 1er au 7 septembre
Au cinéma Place Charest

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