Saving Grace : Maigre récolte
Cinéma

Saving Grace : Maigre récolte

Parfois, on aimerait que la marijuana soit légalisée ne serait-ce que pour nous épargner toutes ces comédies insipides tournant autour de la substance illicite.

Parfois, on aimerait que la marijuana soit légalisée, ne serait-ce que pour nous épargner toutes ces comédies insipides tournant autour de la substance illicite. Avant même de mettre les pieds au cinéma, on redoute déjà les quiproquos qu’un simple joint grillé pourrait provoquer. Une fois devant l’écran, le film donne la vague impression d’un défoulement pour troisième âge. Grace, jouée ici par Brenda Blethyn (Secrets and Lies), est une sexagénaire un peu molle qui cultivait naïvement ses plantes vertes avant que la mort de son mari ne la mette face à certaines exigences pécuniaires. Criblée de dettes et lasse de voir tous ses meubles déserter la maison dans les mains des huissiers, elle accepte de mettre de côté son sens moral le temps d’amasser quelques sous.

Avec la complicité de son homme à tout faire (Craig Ferguson, également coscénariste), Grace se lance dans la culture hydroponique du pot. Une nouvelle occupation qui éveillera les soupçons des voisins et déridera un peu ses vieilles copines qui prendront l’herbe pour du thé. Malgré les mille et un gags foireux, sa petite industrie tiendra jusqu’à la récolte. Arrive alors le moment où il faut courir les quartiers louches de Londres à la recherche de dealers. Et, comme on pouvait aisément se le figurer, c’est l’occasion de dépoussiérer les vieux clichés de la prude face aux brutes. De nos jours, la culture de la marijuana n’a plus rien de vraiment grisant, sauf peut-être pour une certaine génération. Par conséquent, l’effet comique de cette histoire très british ne touchera que ceux pour qui l’idée de se frotter à la plante prohibée est audacieuse. Les autres fixeront sans émotion l’écran, vaguement inquiets que l’on puisse rire de telles banalités.

De retour dans son patelin, Grace la dissidente fera la couverture des journaux à sensation et trouvera l’inspiration pour pondre un best-seller, The Joint Venture, que l’on primera lors des concours littéraires… Saving Grace est le premier film de Nigel Cole, qui, malgré ses faibesses et ses ressorts éculés, a suscité les hommages du public lors du dernier Festival de Sundance. Ils doivent en cultiver du bon dans l’Utah, car force est de constater que devant ce film, l’ennui est palpable.

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