Rats and Rabbits : Trou à rats
Cinéma

Rats and Rabbits : Trou à rats

Rats and Rabbits , le second essai au long métrage pour Lewis Furey (après Night Magic, présenté à Cannes en 1985), est un insupportable navet.

À chacun ses fantasmes. Lewis Furey, auteur, compositeur et interprète, aime filmer sa femme habillée en pute, avec cadrage sur les seins, jouant une ex-star du porno qui subit un viol et demi en deux heures de projection. C’est leur truc. Une affaire de couple qui s’amuse avec une caméra, cela ne nous regarde pas. Pas grave, puisque le film risque de rester une opération très intime… Rats and Rabbits, le second essai au long métrage pour Furey (après Night Magic, présenté à Cannes en 1985), est un insupportable navet.

Tiré de Beyond Mozambique de George F. Walker, Rats and Rabbits n’est qu’un paquet de bonnes intentions qui partent en fumée. Dans un quartier inapprochable, territoire comanche de la guérilla urbaine, six personnages vont se hurler au visage, se mordre et se tabasser pendant tout le film. D’où le titre, qui renvoie à la folie due à l’exposition prolongée de rats de laboratoire dans un endroit confiné; une autre illustration des théories de Laborit. Et pas des plus luxueuses, ni des plus nuancées. On découvre Rita (Carole Laure), en pute au grand coeur qui rêve de faire de l’art; Rocco (Nigel Bennett), un docteur Frankenstein qui prend les humains pour des cobayes; Olga (Véronique Le Flaguais), son épouse, une Russe à moitié givrée, horrifiée par les actes de son mari; et Petru (Paul Ahmarani), leur fils adoptif, un Roumain débile qui passe son temps à courir les cadavres! En cerise sur le gâteau, un flic malade (Tom Barnett), qui cause à son cheval et un journaliste naïf (Andrew Tarbet) essaient de savoir qui a démembré monsieur le maire…

Quand on parle de bonnes intentions, on cherche les influences qui, outre le livre, ont pu donner envie de monter pareille entreprise. Sur le mode très mineur, on peut penser à Kusturica ou à Forcier, et par à-coups, à Affreux, sales et méchants ou à The Rocky Horror Picture Show. On peut penser à un vidéo déglingué (dû au collage techno "speedé" orchestré par Carole Laure, également coproductrice de cette chose). À moins que ce ne soit à une bande dessinée hyper-réaliste, entre trash et cochon? Mais que jamais on ne nous fasse croire que ce film est une "fable philosophique à propos d’un désespoir existentiel", comme le souligne le dossier de presse. Caméra épileptique qui ne garde pas un plan plus de 5 secondes, mise en scène débile et jeu insipide font de Rats and Rabbits, entre mille autres choses, un des plus mauvais films de l’année.

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