Charlie's Angels : Mission possible
Cinéma

Charlie’s Angels : Mission possible

Le générique final de Charlie’s Angels est illustré d’images coupées au montage et de gaffes des vedettes. C’est rigolo, léger et totalement inoffensif. À l’image d’un film qui, contre toute attente, est une vraie réussite.

Le générique final de Charlie’s Angels est illustré d’images coupées au montage et de gaffes des vedettes. C’est rigolo, léger et totalement inoffensif. À l’image d’un film qui, contre toute attente, est une vraie réussite. Contre toute attente, parce que The Saint ou de The Avengers étaient particulièrement ratés. Vraie réussite parce que ce film gomme balloune a le pep d’une chanson des Beach Boys et la fantaisie d’une BD.

D’être assez âgé pour se souvenir de la série télé des années 70 qui a rendu célèbre Farrah Fawcett n’a pas plus d’importance, pour apprécier le film dont elle est inspirée, que de se rappeler les noms des deux autres Drôles de dames (Kate Jackson et Jaclyn Smith, pour les mémoires défaillantes…). Le premier film de McG, réalisateur-vedette de clips dernier cri, n’a pas plus à voir avec la série du petit écran que Mission impossible 2 n’en avait avec celle dont il était tiré. On retrouve bien les trois agentes très spéciales (Drew Barrymore, également coproductrice, Lucy Liu et Cameron Diaz), leur collègue débonnaire (Bill Murray), et le mystérieux Charlie (la voix de John Forsythe, qui reprend ici son rôle de l’époque), mais, pour le reste, on est en plein cinoche du XXIe siècle, avec près de 40 chansons, un rythme MTV survitaminé, et trois héroïnes entre Barbie et les Guerrrilla Girls.

Aucun intérêt à évoquer l’histoire, par ailleurs joyeusement invraisemblable: elle n’est qu’un prétexte à une enfilades de poursuites à la James Bond, de combats à la Matrix, de gadgets technologiques à faire rougir les scénaristes de la série Mission impossible, de plans de Lucy Liu en annonce de shampooing, de Cameron Diaz en bikini, et de Drew Barrymore en Jackie Chan. Bref, on en a pour son argent.
Visant très exactement entre l’humour second degré d’Austin Powers et la virtuosité technique de Mission impossible 2, Charlie’s Angels est probablement le film qui se rapproche le plus d’un pop-corn jumbo. On salive à l’avance, on mange sans s’en rendre compte et, trente minutes plus tard, on a encore faim. Les trois "James Bondettes" ont du bagout, du sex-appeal et du répondant. Il faut les voir – robes de soirée et talons hauts – foutre une raclée à un gorille fétichiste (Crispin Glover). Ne prétendant être rien d’autre qu’un divertissement bruyant, Charlie’s Angels fait peu, mais le fait bien. Du bonbon.

Voir calendrier
Cinéma exclusivités