Chutney Popcorn : Hindi mélo
Cinéma

Chutney Popcorn : Hindi mélo

Fidèle à sa mission d’éducateur en tout genre, dont sexuel, le Cinéma du Parc propose ce mois-ci l’histoire d’une lesbienne indienne qui se cherche… Annoncé de la sorte, le sujet de Chutney Popcorn peut faire sourire.

Fidèle à sa mission d’éducateur en tout genre, dont sexuel, le Cinéma du Parc propose ce mois-ci l’histoire d’une lesbienne indienne qui se cherche… Annoncé de la sorte, le sujet de Chutney Popcorn peut faire sourire. Forcément, une hémorragie de clichés envahit notre esprit. Dans sa tourmente, la délicieuse du sous-continent va-t-elle nous exécuter une petite danse bien colorée? Titillé, on se précipite hâtivement dans la salle avec des attentes bassement exotiques. Cinq minutes de projection suffisent pour calmer toutes les ardeurs et annoncer la lourdeur. L’oeuvre est d’une pauvreté affligeante. Une histoire à l’eau de rose, grotesque et invraisemblable, scénarisée et filmée avec la finesse d’un mauvais téléroman. Le nombre de péripéties est ici directement proportionnel à l’irritation du spectateur.

Nisha Ganatra, elle-même lesbienne, indienne de New York, signe là son premier film, et ça paraît. Craignant la vacuité du propos, elle multiplie les sujets qu’elle ne pousse jamais au-delà du stade primaire de la caricature. Ainsi, Raju, artiste new-yorkaise peu estimée et motarde mal vue de sa famille, livre bataille aux préjugés pour faire valoir son identité culturelle et sexuelle. Et comme si ce n’était pas suffisant, elle veut un bébé. Voilà l’occasion de se faire mère porteuse pour sa soeur infertile. Pire que ça, Raju ne pouvait qu’être unijambiste et analphabète… Bref, on a du mal à avaler ce trop-plein de tourments qui, à force d’exagération, finit par ressembler à un film didactique de CLSC qui aurait décidé (disons par manque de budget) d’amalgamer toutes les causes d’exclusion dans le même vidéo.

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