Tigerland : Jeu de guerre
Cinéma

Tigerland : Jeu de guerre

Messieurs, est-ce bien sérieux?… Qu’est-ce que vous voulez que le spectateur non affublé d’une surdose de testostérone, et qui a déjà vu One Flew Over the Cukoo’s Nest, Born on the Fourth of July, Platoon, The Thin Red Line et autres Apocalypse Now, puisse bien trouver d’innovateur à Tigerland, la dernière fantaisie guerrière signée Joel  Schumacher?

Messieurs, est-ce bien sérieux?… Qu’est-ce que vous voulez que le spectateur non affublé d’une surdose de testostérone, et qui a déjà vu One Flew Over the Cukoo’s Nest, Born on a Fourth of July, Platoon, The Thin Red Line et autres Apocalypse Now, puisse bien trouver d’innovateur à Tigerland, la dernière fantaisie guerrière signée Joel Schumacher? À moins que ce fond de décor pour jeu de guerre, avec des Ken musclés qui batifolent en camouflage, soit toujours un puissant aphrodisiaque…

Un beau gosse – le genre petit, trappu, velu et viril -, Bozz (l’Irlandais Colin Farrell), est la tête brûlée d’un peloton qu’on envoie à Tigerland, en Louisiane, camp d’entraînement spécial avant le Viêt Nam. Nous sommes en 1971, le peace and love et les mauvaises nouvelles du front font des ravages sous les crânes rasés des troufions. Ils sont soldats, mais ils sont aussi humains. Bravo, Schumacher. Dans ce film sans récit, Bozz est le baveux de service qui aide à quitter l’armée ceux qui y sont entrés en se trompant de porte, dont le boucher peureux (excellent Clifton Collins Jr.) et le copain qui veut devenir écrivain (Matthew Davis). Il tient tête à tous, et se fait tabasser un bon nombre de fois par tous les sadiques du régiment.

Schumacher, qui a signé quelques désastres dont les derniers 8MM et Flawless, veut faire son branché et filme avec une caméra rapide, "organique", genre 16 mm à l’épaule et gros grain. Il fait son Dogme 95. Si le film était sorti en 1972, on aurait pu être d’accord avec un certain esprit rebelle; mais là… Reste, toutefois, une scène de douche sur laquelle on peut méditer une seconde.

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