Rétro Ron MannSoirée Prends ça court!InformAction: 30 ans de documentaireLe prix Claude-Jutra

Rétro Ron Mann

Disons que le gars aime bien mettre les pieds dans le plat: le torontois Ron Mann est un touche-à-tout, tant que ça peut surprendre, choquer ou simplement faire marrer les foules. Avec son dernier film documentaire, Grass (1999), il avait même réussi à fâcher la censure ontarienne. Dans un style toujours provocateur et séduisant, le réalisateur favorable à la légalisation de la marijuana tordait le bras aux différentes campagnes antidrogue des cinquante dernières années aux États-Unis.

L’esprit caustique est un mal qui s’attrape jeune: avec son premier film, réalisé à l’âge de 14 ans, The Strip (1972), Mann portait déjà un regard curieux sur la rue Yonge à Toronto. Depuis, son cas s’est aggravé, pour notre grand plaisir, et on peut revoir en rétrospective ses meilleures perles, saluées dans divers festivals: Imagine the Sound (1981), sur les grands du jazz moderne; Poetry in Motion (1982) où le montage de Peter Wintonick suit d’un pas allègre les prestations allumées des Bukowski, Burroughs, Ginsberg, Tom Waits et autres. Toujours penché sur la "culture buissonnière", il livre un historique de la BD américaine aussi drôle qu’instructif avec Comic Book Confidential (1988), puis remet le twist à l’honneur, danse vilipendée par la droite conservatrice, dans Twist (1992). En fait, tout ce qui est contre-culture et qui dérange les bien-pensants, s’avère les matières premières idéales de ses films. S’il persiste, Ron Mann ne risque pas de manquer de boulot dans les années à venir… Rétrospective Ron Mann, Cinémathèque québécoise, du 17 au 28 janvier.

Soirée Prends ça court!
Pour la seconde édition de l’événement Prends ça court!, on pourra revoir les excellents délires de David Birdsell (Bad Animal, Blue City et Phil Touches Flo); The Last Drawing of Canaletto, de Cameron McNall; Pendant ce temps, de Ghyslaine Côté; et Life Is a Sweet, de James Duff; ainsi que six épisodes de la série Angry Kid, de Darren Walsh, qui ont fait rigoler les foules à Cannes. Monument-National, 23 janvier.
InformAction: 30 ans de documentaire
La société de production montréalaise InformAction, spécialisée dans le documentaire, fête ses 30 ans, et pour cette occasion, organise une rétrospective de ses films de 1971 à 1983. On pourra notamment revoir Contre-censure (sur la guerre d’indépendance au Cameroun), et Le Dur Désir de dire (un portrait de René Vautier), deux films d’Alain d’Aix; mais aussi L’Âge de guerre, de Jean-Claude Bürger, sur la guerre entre le Bangladesh et le Pakistan; et Mercenaires en quête d’auteurs, d’Alain d’Aix, Jean-Claude Bürger et Morgane Laliberté, une vaste enquête sur les manipulations géopolitiques des grandes puissances. Cinémathèque québécoise, les 24 et 31 janvier.

Le prix Claude-Jutra
Après Louis Bélanger pour Post Mortem, Philippe Falardeau, réalisateur du film La Moitié gauche du frigo, est le récipiendaire du prix Claude-Jutra, prix qu’on lui remettra lors de la soirée des Génies, le 29 janvier prochain.