The Perfect Son : Frères de sang
Cinéma

The Perfect Son : Frères de sang

À l’occasion de la mort de leur père, deux frères dissemblables se retrouvent: Theo (David Cubitt), la trentaine difficile, qui vient de sortir d’une cure de désintoxication; et Ryan (Colm Feore), un avocat discret et maître de lui, le favori de feu papa, le fils parfait.

À l’occasion de la mort de leur père, deux frères dissemblables se retrouvent: Theo (David Cubitt), la trentaine difficile, qui vient de sortir d’une cure de désintoxication; et Ryan (Colm Feore), un avocat discret et maître de lui, le favori de feu papa, le fils parfait. Alors que Theo essaie de renouer avec son ex (Chandra West), de se débarrasser de ses mauvaises habitudes et de trouver un but dans la vie, il découvre que son fère aîné est gai et sidéen en phase terminale. Avec The Perfect Son, le Canadien Leonard Farlinger propose, dans ce premier long métrage, une histoire touchante et forte, inspirée par des événements autobiographiques.

Avec pudeur et simplicité, Farlinger a choisi le chemin le plus clair. Sa mise en scène est précise et calme. Classique, dans le sens passe-partout. Comme ses personnages, le réalisateur fait face à la musique et décide de regarder son histoire sans baisser les yeux. On a donc une peinture intimiste feutrée, les murs crème et les boiseries d’une maison bourgeoise de Toronto, un piano mélancolique un peu trop présent et des dialogues qui vont droit à l’essentiel. Les liens entre les personnages (amoureux et fraternels) sont cousus de fil blanc; on sait ce qui va arriver: on sent que les deux frères qui ne s’appréciaient pas vont se retrouver, qu’ils vont déteindre l’un sur l’autre et révéler cette grandeur d’âme qui couvait. Et les deux acteurs, mis chacun en nomination pour les Génies, sont convaincants. Feore (le Glenn Gould de François Girard) reste le plus marquant, avec son jeu posé entre cynisme et tendresse; tandis que Cubitt, s’appuyant davantage sur une présence physique évidente, manque souvent de finesse et de nuances dans son jeu. Mais il soupire énormément, une habitude qui colle bien à ce trentenaire déboussolé. À force d’être bancal, leur duo devient bizarrement crédible. Et c’est grâce à eux que le film revêt une certaine allure.

Un film sans grande faille donc, mais sans éclat non plus. Pas facile de s’aventurer dans les liens complexes de la famille, là où l’émotion ne peut s’échapper qu’à travers un style assuré. On se souvient du trouble et de la fragilité des relations dans The Indian Runner, de Sean Penn ou de celles, terriblement vraies et vivantes, du récent film de Ken Lonergan, You Can Count on Me. Dans The Perfect Son, on a affaire à une écriture respectueuse, à un scénario posé: quelque chose de lisse et d’un peu froid. Comme le lac Ontario.

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