Court toujours : Situations sans morale
Cinéma

Court toujours : Situations sans morale

Après la thématique urbaine de janvier, premier volet annuel de Court toujours, événement pour la diffusion du court métrage, Main Film présente Contes moraux / A Question of Ethics en février. L’oeil et l’esprit apprécient ce genre de concentré qui est à la fois kaléidoscope et déclinaison variée.

Après la thématique urbaine de janvier, premier volet annuel de Court toujours, événement pour la diffusion du court métrage, Main Film présente Contes moraux / A Question of Ethics en février. L’oeil et l’esprit apprécient ce genre de concentré qui est à la fois kaléidoscope et déclinaison variée. Ici, cinq films (et deux extraits sonores tirés du poème acoustique Sous le regard d’un soleil noir, de Francis Dhomont) nous démontrent que la morale change quand la réalité s’égare. Pulsions, élucubrations ou fantasmes, les réalisateurs ont décidé de mettre une image sur leurs hypothèses, même les plus loufoques.

Certaines partent d’une colonne vertébrale, comme Monsieur Monsieur, de Stephan Miljevic, une adaptation des Poèmes humoristiques, de l’écrivain Jean Tardieu. Une joute oratoire sur la condition humaine, où Bouvard et Pécuchet rencontrent Raymond Queneau. Plus sombre, mais très prévisible, est l’adaptation d’une nouvelle de Dino Buzzatti: Seven Storeys, de Boris Ivanov, dans laquelle on juge de la gravité de la maladie en fonction des étages d’une clinique; ainsi un homme sain au septième étage peut se retrouver mourant au premier. Système bureaucratique implacable, descente aux enfers, aliénation: on se croirait dans du bon vieux Kafka, avec la patine très 1950, le jeu des acteurs, et les codes du film de genre.

Coup de coeur: la monteuse d’Atom Egoyan, Susan Shipton (aussi détentrice d’un génie pour Possible Worlds, de Lepage), prouve qu’elle a un talent de conteuse évident avec Hindsight, l’histoire d’une femme qui n’aime pas se sentir épiée par un collègue de travail. Illustration pince-sans-rire, vache et pleine d’esprit, de la séduction pervertie, vécue comme une agression. Nouvelles technologies et vieux délires dans Webcam, de Pascal Viau, où le procédé d’interpellation fonctionne: on a hâte que cesse cette confidence malsaine. Et enfin, ovni drolatique dans le paysage québécois, du mini Demy plutôt réussi: Bang! Bang!, de Christian Lalumière et Soupharak Keoborakoth, entre la comédie musicale, le photoroman et la magazine pour ados.

25 et 26 février au Goethe-Institut
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