Princes et princesses : Bal de papier
Cinéma

Princes et princesses : Bal de papier

Dans une entrevue, le réalisateur Michel Ocelot a déjà prononcé une phrase aussi troublante que jolie: "J’ai été très content d’être un enfant", a-t-il lancé. Et même avec un demi-siècle de vécu, cet homme peut encore se vanter de savoir ce qu’est véritablement un enfant.

Dans une entrevue, le réalisateur Michel Ocelot a déjà prononcé une phrase aussi troublante que jolie: "J’ai été très content d’être un enfant", a-t-il lancé. Et même avec un demi-siècle de vécu, cet homme peut encore se vanter de savoir ce qu’est véritablement un enfant. En 1998, Kirikou et la Sorcière, son premier long métrage, lui a valu une reconnaissance aussi tardive qu’inespérée. Ce conte sublime et "songé", faisait l’apologie du questionnement plutôt que de l’aveuglement. À ce chapitre, même les mômes ont senti la différence d’avec Disney, et cela ne les a pas empêchés de fredonner infatigablement la chanson thème. Bref, Kirikou fut un tel succès que l’on a jugé opportun de dépoussiérer quelques contes d’Ocelot, réalisés il y a 10 ans.

Tiré de Ciné Si, un cycle de huit contes de douze minutes réalisés pour la télé, le programme qui nous parvient aujourd’hui accuse la perte de deux contes. On se contentera avec joie des six fables restantes qui papillonnent à travers les époques (du moyen-âge à l’an 3000) et les cultures (de l’Égypte au Japon), touchant chaque fois à une part d’universel. Déjà dans cette série, Ocelot cultivait l’idée que les vilains ont toujours quelque chose de valable à offrir. Se dessine alors un collier précieux d’histoires marquées par la naïveté et la persévérance. Et puis, esthétiquement, le plaisir est réel: des silhouettes ciselées dans le carton se découpent en contre-jour, offrant un spectacle en deux dimensions, en droite filiation avec les ombres chinoises. Véritable travail d’orfèvre, les délicates couronnes des princesses sont émouvantes de beauté.

Fait rarissime, il y a un court entracte après trois contes. Une minute de réflexion qui permettra au gamin vous accompagnant de se délier la langue (un panneau indique "vous pouvez parler!". Si vous êtes seul et déjà grand, saisissez au vol l’occasion de méditer sur cette rechute salutaire dans un univers de pure candeur où l’honnêteté est encore récompensée. Incontournable pour tous ceux qui apprécient l’animation, mais qui redoutent l’histoire d’un énième petit animal de circonstance entouré de sa tribu et beuglant au sommet d’une colline.

Princes et Princesses est présenté en film d’ouverture du quatrième Festival international des films pour enfants de Montréal, qui aura lieu du 3 au 11 mars. Le film est précédé d’une autre adorable aventure de l’ours signé Co Hoedeman, Ludovic, des vacances chez grand-papa, une histoire touchante sur une musique de Daniel Lavoie.

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