3000 Miles to Graceland : Jailhouse Rock
Cinéma

3000 Miles to Graceland : Jailhouse Rock

Elvis Presley Entreprise a certainement dû toucher des redevances sur ce film-là; mais pas sûr que la société qui gère l’image du King soit aux anges avec le résultat final… Au diable le commerce, 3000 Miles to Graceland est jouissif. Il suffit de laisser sa raison au vestiaire, de se caler dans le fauteuil et de partir pour un rodéo d’enfer.

Elvis Presley Entreprise a certainement dû toucher des redevances sur ce film-là; mais pas sûr que la société qui gère l’image du King soit aux anges avec le résultat final… Au diable le commerce, 3000 Miles to Graceland est jouissif. Il suffit de laisser sa raison au vestiaire, de se caler dans le fauteuil et de partir pour un rodéo d’enfer. Ce qu’on imagine comme un thriller classique où des bandits font la passe sur le coffre-fort d’un casino de Vegas, durant un congrès Elvis, se révèle être un road-movie rocambolesque et déjanté où l’on botte le derrière au politiquement correct.

Le réalisateur Demian Lichtenstein a tourné plus de 220 clips, courts métrages, pubs et concerts. Et cela se voit dans ce premier long métrage. On embarque dans le film par une bataille de scorpions virtuels, une Cadillac qui fonce en accéléré, puis Kurt Russel, sortant de prison, débarque dans un motel miteux en banlieue de Vegas. Il drague une belle brune (Courteney Cox), la culbute sur le grand lit, pendant que le fils de la dame (David Kaye) vient lui voler 20 dollars pour s’acheter un chapeau de cow-boy et des colts. Tout ça en moins de cinq minutes. La suite est du même tonneau: Russell retrouve son pote, un fou psychotique qui se prend pour le fils illégitime de Presley (Kevin Costner), et sa bande de bandidos (Christian Slater, David Arquette, Howie Long). Déguisés en Elvis, ils attaquent le casino tenu par Paul Anka, et, sans que cela ne soit réellement nécessaire, font un carnage digne de John Woo. Il y a même un Elvis nain qui revole… Et tout ça en moins de 30 minutes.

Cette gigantesque bouffonnerie est tout à fait réjouissante, parce qu’elle joue avec les genres. C’est du thriller-spaghetti. Il y a des hectolitres d’hémoglobine; un nombre incalculable de morts et de pistolets non homologués; une jeune fille perverse; un petit gars qui vole, fume et n’a pas la langue dans sa poche; et deux flics impassibles absolument hilarants (Thomas Haden Church et Kevin Pollak). Les héros allument une cigarette dans chaque scène et Cox abandonne son fils pour filer avec le magot… C’est "Ritalin-free", et ça part dans tous les sens: on dirait un croisement nerveux entre Fear and Lothing in Las Vegas sans la dope et It’s a Mad, Mad, Mad World version hardcore; avec des accents western à la Peckinpah, et des débilités à la Hellzapopin! Et ça finit en soap… C’est aussi ridicule qu’un costume d’Elvis; mais Elvis Costner a retrouvé la pêche de Fandango, Russell est ringard et sérieux à souhait, et Courteney Cox est lumineuse. Ça défoule…

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