Monkey Bone : Produit dérivé
Cinéma

Monkey Bone : Produit dérivé

Qu’est-ce que c’est que ce gâchis? Le réalisateur Henry Selick est un type qui a fait deux merveilleux films, A Nightmare Before Christmas et James and the Giant Peach. On embarque donc dans Monkey Bone avec confiance. On ne devrait pas.

Qu’est-ce que c’est que ce gâchis? Le réalisateur Henry Selick est un type qui a fait deux merveilleux films, A Nightmare Before Christmas et James and the Giant Peach. On embarque donc dans Monkey Bone avec confiance. On ne devrait pas. Le temps d’un film, Selick a mis toute son imagination féconde au service d’un scénario aussi balourd qu’inachevé. Stu Miley (Brendan Fraser) est dessinateur de talent. Ce gars qui n’a que des qualités dessine les aventures de son personnage fétiche, le singe Monkey Bone, qui, lui, n’a que des défauts. Après un accident de voiture, le dessinateur tombe dans le coma. Le coma est un vaste lieu de transition où l’on peut se perdre dans ses propres cauchemars et rencontrer le roi de l’hypnose, genre de Pan psychédélique (Giancarlo Esposito), avant de remonter à la surface ou de passer devant le jugement de la Mort (Whoopi Goldgerg). Et dans le coma, les personnages que l’on a dans la tête se mettent à vivre: Monkey Bone s’échappe et décide d’aller faire un tour chez les vivants, histoire de voir la dulcinée de son créateur, la jolie Julie (Bridget Fonda). Les décors ne sont pas particulièrement nouveaux, et l’on dirait parfois un théâtre de marionnettes pour adultes. Là-dedans circulent des monstres ordinaires: femme-chat et démon cornu, Cyclope et gueules tordues, et quelques Chewbacca en goguette. On retrouve même Stephen King dans une geôle. Bref, on navigue sans méfiance dans ce musée des horreurs, espérant le moment où l’on pourra décoller de cette BD futuriste à tendance Brazil.

Or, chaque fois que le film amène une idée intéressante (l’instinct – le singe – qui prend le dessus sur l’homme civilisé, surtout quand la notoriété arrive; et la société de consommation à outrance vue comme une machine à cauchemars), on ne lui laisse aucune place. Par contre, on insiste sur les poursuites, réelles et irréelles; les grimaces des acteurs (Chris Kattan); les violons de la bleuette sirupeuse et les gags foireux du concentré extra bouffonneries de ce film. Car le style des frères Farelly n’en finit plus de défouler les mal-polis. Par conséquent, un singe qui pète mauve et très toxique, et un cadavre ambulant et pestilentiel, c’est d’un banal… Ça peut faire rire? Dans des cas d’extrême fatigue, peut-être. Mais ce qui est moins drôle, c’est le message: le marketing de l’entertainement est un junkfood infect et polluant; mais reprenez-en donc une pelletée, car au point où vous en êtes…

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