Là-bas, mon pays : Ici, ma nostalgie
Cinéma

Là-bas, mon pays : Ici, ma nostalgie

Lorsque Alexandre Arcady prend la parole, on sait d’avance qu’il y a une chance sur deux qu’il nous parle des pieds-noirs, qu’il y ait du soleil dans la pellicule: Le Coup de sirocco, Le Grand Pardon, Dernier Été à Tanger, Le Grand Carnaval. Cette fois, Arcady s’est dit qu’il fallait mettre à jour son discours.

Lorsque Alexandre Arcady prend la parole, on sait d’avance qu’il y a une chance sur deux qu’il nous parle des pieds-noirs, qu’il y ait du soleil dans la pellicule: Le Coup de sirocco, Le Grand Pardon, Dernier Été à Tanger, Le Grand Carnaval. Cette fois, Arcady s’est dit qu’il fallait mettre à jour son discours. De ce désir est né le personnage de Pierre Nivel (Antoine de Caunes, juste et crédible), pied-noir dans la quarantaine, la carrière triomphante en France et la désillusion bien installée. Par un petit matin routinier de 1994, il reçoit un cri de détresse de Leïla (Nozha Khouadra), son premier et unique amour, sa Pocahontas algérienne, aux prises avec d’infâmes islamistes. Voilà l’occasion rêvée de retourner en ces lieux familiers pour jouer le Zorro et palper du souvenir, en compagnie de Samy Naceri, Mathilda May et Pierre Vaneck.

Là-bas, mon pays est un film touchant et agréable à regarder. Ce qui fait grincer, c’est l’arrière-goût qu’il laisse dans la bouche: un étrange mélange d’humanisme, de nombrilisme, de pacifisme et d’ethnocentrisme. La sincérité d’Arcady n’est pas à remettre en cause, mais il transpire de ses propos un droit à l’ingérence bienveillante qui fait dangereusement penser à celle qui animait le colonisateur français qui s’est arrogé l’Algérie en 1830.

Avec ce film, Arcady est le premier pied-noir à tourner une fiction en Algérie depuis l’Indépendance. Cet "honneur" en poche, il en profite pour lancer des poursuites à la James Bond dans les rues d’Alger… S’il ne creuse jamais bien profond les causes du conflit, il semble par contre obsédé par l’époque idyllique de son enfance bienheureuse. Encore et toujours.

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