Blow Dry : Rasé de près
Cinéma

Blow Dry : Rasé de près

Pourquoi plonger dans des eaux inconnues quand on peut surfer sur une vague porteuse? Le scénariste anglais Simon Beaufoy a cru en sa chance: si le succès a été international pour The Full Monty, cela devait aussi fonctionner pour sa nouvelle création Blow Dry.

Pourquoi plonger dans des eaux inconnues quand on peut surfer sur une vague porteuse? Le scénariste anglais Simon Beaufoy a cru en sa chance: si le succès a été international pour The Full Monty, cela devait aussi fonctionner pour sa nouvelle création Blow Dry. Mais heureusement que la chimie n’est pas aussi simpliste, car le cinéma serait d’un ennui abyssal. Et, cette fois, il a conduit une histoire sur une voie sans issue. Le problème, c’est qu’il a traîné avec lui de bons acteurs. C’en est presque gênant de les voir se démener dans ce vide: Alan Rickman en coiffeur amer et seul dans une ville ouvrière britannique lambda; Natasha Richardson en coiffeuse malade, mais prête à participer au concours de coiffure qui a lieu dans ladite ville; et Rachel Griffiths, également coiffeuse, et amante de Richardson, qui, le temps d’un rôle, perd sa fougue charismatique. Tous se débattent dans une sauce sans saveur.

Une petite ville grise, des gens qui veulent s’en sortir, un moyen comique pour y arriver (là, un show de strip-tease de gars; ici, un concours de coiffure), des soucis personnels et des gueules jugées "typiques": n’importe quelle prémisse peut donner un film intéressant, et le genre chronique sociale anglaise tragico-comique, une veine quasi génétique de la culture britannique, peut déboucher sur de petits bijoux. Mais le réalisateur Paddy Breathnach n’a pas été le guide idéal.

On s’enlise donc. Le film est tellement sans surprise qu’on devine sans peine la succession de scènes; et les ficelles sont si grosses qu’on sait à l’avance qu’un personnage apparaissant plus de quelques secondes jouera un rôle majeur, et servira de rebondissement à un moment ou à un autre de l’histoire. Beaufoy et Breathnach, sachant que le récit était cousu de fil blanc, ont donc articulé le film sur les gags. Et qu’offre le monde de la coiffure comme ressort comique? De la teinture pour tous poils, un maniérisme caricatural et des cheveux montés en sculptures. Pas de quoi se crêper le chignon…

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