Bridget Jones's Diary : Liste rose
Cinéma

Bridget Jones’s Diary : Liste rose

Dans son ensemble, Bridget Jones’s Diary est avant tout l’adaptation du best-seller international d’Helen Fielding. Écrit sur un ton vif et badin, le journal intime de cette trentenaire a fait mouche dans le quotidien de la femme active.

Il existe plusieurs façons de voir la vie. On peut regarder Bridget Jones’s Diary comme un moderne Pride and Prejudice, une fable piquante sur la quête amoureuse (avec Colin Firth qui jouait déjà un Darcy ténébreux dans l’oeuvre d’Austen, mise en scène par la BBC). On peut aussi prendre le film comme une autre comédie romantique anglaise (les producteurs sont les mêmes que pour Four Weddings and a Funeral et Notting Hill), d’où l’apparition fidèle de Hugh Grant. Et on peut accessoirement le percevoir comme le film où une actrice américaine en route pour la gloire, Renée Zellweger, n’a pas hésité à prendre du poids.

Dans son ensemble, Bridget Jones’s Diary est avant tout l’adaptation du best-seller international d’Helen Fielding. Écrit sur un ton vif et badin, le journal intime de cette trentenaire a fait mouche dans le quotidien de la femme active. Bridget nous ressemble; elle travaille pour une maison d’édition, passe son temps à faire des listes et à écrire ses résolutions dans son journal intime: elle doit maigrir, cesser de fumer, de boire avec ses copains-copines de célibat et surtout s’engager à trouver le bon, l’homme, le vrai, le seul et l’unique. C’est léger, ça se boit comme du petit lait. Même chose pour le film, signé Sharon Maguire, aussi confortable dans son genre qu’un vieux pyjama de flanellette.

Bridget a deux choix de mâles: elle fantasme sur son boss, beau gosse coquin, éditeur play-boy; le don Juan faux cul par excellence. Hugh Grant s’acquitte de la tâche à merveille. Ou elle peut se rabattre sur l’ami d’enfance avec lequel elle est brouillée, et qui porte sur son front l’étiquette "ennui total", puisqu’il est un avocat très comme il faut, peu souriant et bien élevé. Colin Firth était récemment abonné aux rôles du pauvre type détestable (Lord Wessex dans Shakespeare in Love et Clinton dans The English Patient); il est tout à fait agréable de le découvrir en jeune premier. Savoir lequel des deux sera l’élu équivaut à mettre en images la théorie selon laquelle les femmes craquent pour les salauds, mais épousent les gentils…

Très tendance tout cela… On nous bombarde de femmes actives et compétentes, intelligentes et jolies, qui n’ont qu’un défaut: il leur manque un mec. Et elles avancent dans la vie comme un mouton à trois pattes, crachant leur venin sur les femmes mariées et se plaignant sans cesse, du haut de leurs stilettos Manolo Blanik, que la vie est vraiment mal foutue. On supporte la maigrichonne nerveuse (Ally McBeal), pour qui l’amour ne dure jamais plus de quelques épisodes; les Barbies narcissiques de Sex and the City; et en ce moment sur grand écran, la prédatrice en chasse, Ashley Judd, dans Someone Like You. Manquait la version britannique et rondouillarde, jouée par une star texane. Une fille franchement plus proche de la moyenne des oursonnes.

Et Miss Zellweger ne s’en tire pas trop mal: elle a le cheveu terrible, l’accent britannique (mais middle class), le teint constamment brouillé, et la dégaine boudinée. Elle étale ses culottes à la caméra, son derrière dans un déguisement de bunny, ses seins à qui veut, et ses joues enflammées quand elle émerge du lit où se pavane monsieur Grant. Et elle est d’une nullité crasse dans son boulot. On en vient même à se demander ce que ces deux super mecs lui trouvent…

Tout cela ne fait pas précisément un grand film, mais un autre conte de fées, parsemé de petits gags. À la différence que la touche britannique de ce film biculturel parle de sexe de façon un peu plus naturelle que dans les When Harry Met Sally et autres Pretty Woman

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