À la recherche de Louis ArchambaultTuvalu
Cinéma

À la recherche de Louis ArchambaultTuvalu

À la recherche de Louis Archambault
On l’avait louangé lors de sa première au FIFA, l’année dernière; et on l’applaudit de nouveau, maintenant qu’il a été sacré meilleur documentaire de l’année aux Jutra, et qu’il est à l’affiche pour quelques jours encore à la Cinémathèque: on y parle d’un sculpteur oublié, Louis Archambault, finement observé par Werner Volkmer et superbement raconté dans les mots d’Ariane Émond. Il s’agit d’un portrait exceptionnel, et d’un film pas comme les autres: autant témoignage, "preuve d’existence", d’un artiste majeur (pionnier de la sculpture contemporaine, célébré au Canada et en Europe, ami de Daudelin), que regard sur les désillusions intimes et artistiques qu’un homme (sculpteur ou réalisateur) peut avoir. À la recherche de Louis Archambault tire surtout la sonnette d’alarme d’une société qui se fout tellement de sa culture qu’elle laisse crever dans l’oubli tant les oeuvres que les artisans. Témoin d’un art magistral et de notre ignorance crasse, ce documentaire dessine, par petites touches, le profil d’un homme bougon, taciturne et amer, autrefois artiste aimé, amoureux et respecté. C’est une histoire d’amitié et une réflexion sur le sens de la vie et de l’art. À ne pas rater. Le film est proposé en programme double avec un autre excellent documentaire, aussi gagnant aux Jutra: Mon père, de Danic Champoux.

Jusqu’au 29 avril, à la Cinémathèque québécoise.

Tuvalu
Drôle de film que ce Tuvalu, signé Veit Helmer, un des films de Découvertes Allemandes. Comme quoi le burlesque et l’art du cinéma muet ne sont pas près de mourir. Fallait-il par contre en faire un long métrage? Pas sûr. L’histoire est simple et formidable comme une fable: celle de ces deux amants (Chulpan Hamatova, et Denis Lavant abonné à ce genre de rôle) qui essayent de s’enfuir vers une île polynésienne, mais qui restent coincés dans une fabuleuse piscine désaffectée. Conte du pouvoir et du totalitarisme, et conte de la folie douce qui peut, seule, sauver les belles âmes, Tuvalu s’endort dans ses effets poétiques. Mais à voir pour l’ingéniosité de cette romance sans paroles, et la beauté chaplinesque de certains plans.

26 et 27 avril, au Goethe-Institut.