Nuit de noces : Premier amour
Cinéma

Nuit de noces : Premier amour

"J’aime les comédies romantiques, celles qui ont de la classe, qui ne sont pas vulgaires; comme celles de Billy Wilder", déclare le réalisateur Émile Gaudreault, un ancien du Groupe Sanguin, coscénariste de Louis 19 et directeur d’acteurs de spectacles (Michel Courtemanche, Marie-Lise Pilote et François  Morency).

"J’aime les comédies romantiques, celles qui ont de la classe, qui ne sont pas vulgaires; comme celles de Billy Wilder", déclare le réalisateur Émile Gaudreault, un ancien du Groupe Sanguin, coscénariste de Louis 19 et directeur d’acteurs de spectacles (Michel Courtemanche, Marie-Lise Pilote et François Morency). Donnant dans ce genre qu’il affectionne particulièrement, il vient de réaliser son premier film, Nuit de noces. Une autre comédie romantique québécoise la même semaine! De quoi se plaint-on? De rien du tout, quoique celle-ci aurait tendance à se rapprocher du genre prisé au Québec (la bonne grosse comédie bien huilée, avec des têtes connues qui parlent de bizounes). Nuit de noces joue un peu plus de comédie que de romantisme.

Geneviève Brouillette et François Morency sont amoureux. La belle-soeur (Pierrette Robitaille) leur fait gagner un mariage à Niagara Falls, tous frais payés, pour eux et leurs familles. Mais il y a des ratés: les tourtereaux n’ont pas la même conception de l’amour, et les couples qui les entourent ne sont pas si sereins. Pas sûr que le mariage ait lieu. Émile Gaudreault, et le coscénariste Marc Brunet, ont choisi des caractères typés: "Il y 14 personnages secondaires, et on suit 5 ou 6 histoires en même temps, explique Gaudreault. Il faut donc identifier ces gens rapidement, leur donner une couleur, afin que l’on s’attache vite à eux." Le couple de gais a du mal à s’affirmer; le couple bien sous tous rapports se déchire; la meilleure amie déprime (elle est seule, donc elle fume); les parents sont trop gentils, le beau-frère et la belle-soeur kétaine ont forcément grand coeur… Plus caricaturaux, et c’est La Petite Vie.

En fait, le message passe mal. On comprend l’amour du réalisateur et du scénariste pour ces caractères, incarnés par des acteurs chevronnés (Yves Jacques, Diane Lavallée, René Richard Cyr, et un Morency plutôt à l’aise en jeune premier); on comprend aussi le désir d’un genre qui veut, par un équilibre entre romance, splastick et situations rocambolesques, rappeler que le conte de fées n’est plus de saison, que l’amour de nos jours ne rime pas forcément avec toujours et qu’on doit faire des efforts. On reconnaît également l’unité de ton et la bonne cadence des rebondissements. Soit. Mais on a beau vouloir le tourbillon de Four Weddings and a funeral, l’écriture n’évoque pas moins celui de Miss Congeniality ou une série télé.

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