Evolution : Régression
Cinéma

Evolution : Régression

On ne sait pas jusqu’où ça peut aller et jusqu’à quand cela peut durer. Mais avec Evolution, le cinéma hollywoodien a une autre daube à son actif.

On ne sait pas jusqu’où ça peut aller et jusqu’à quand cela peut durer. Mais avec Evolution, le cinéma hollywoodien a une autre daube à son actif. En fait, on peut comparer ce film à une copie de jouet; à une fausse Barbie ou à un mauvais doublon de jeu vidéo: tant que l’on n’a pas vu l’intérieur, l’emballage a de l’allure, et peut tromper son monde. Mais on remplit le truc avec de mauvais ingrédients, sans soin ni attention, puisque les enfants n’y verront que du feu.

On nous présente donc de la science-fiction comique, de la part du réalisateur des Ghostbusters, Ivan Reitman. Alléchant. On propose aussi une brochette qui, a priori, est assez hétéroclite et nouvelle pour générer quelques drôleries: David Duchovny et Orlando Jones sont deux profs de sciences d’une université de l’Arizona. Ils sont portés sur les filles et le rock. Ils découvrent qu’une météorite sécrète une vie extraterrestre qui a la particularité d’évoluer très rapidement. Avec l’aide d’un apprenti pompier peu éveillé (Seann William Scott), d’une scientifique femelle faussement coincée (Julianne Moore), et devant les yeux ébahis du gouverneur de l’État (Dan Aykroyd), le petit groupe se met en chasse de l’Alien reproducteur.

Les matériaux utilisés ne sont pas aussi solides que les vrais Lego. Les chasseurs de fantômes étaient des imbéciles finis, mais il y avait entre eux une chimie comique évidente. Leurs doubles, tout aussi stupides, ont cependant l’air de s’ennuyer très fort, seuls dans leur bulle d’improvisation. Chacun a été choisi comme emblème d’un succès bien précis, de X-Files à Road Trip; et ils ont tous des talents très divers. Mais ils ne fonctionnent pas ensemble. Les dialogues des Ghostbusters, dont certaines phrases sont devenues cultes, laissaient espérer quelques bons mots pour Evolution. Or, la platitude des conversations est assez surprenante et ne décolle pas des intérêts sexuels du niveau boutonneux-pré-pubère. Ajoutons enfin des bestioles fabriquées par ordinateur qui semblent des copies non utilisées de Men in Black et une fausse innocence censée faire revivre l’époque de La Guerre des mondes, et le résultat est un faux film comique, un faux film de SF, et une mauvaise doublure d’un succès passé.

Reste que les Hollywoodiens sont très forts (ou inquiétants, pour les bilieux): il n’y a qu’eux pour pouvoir financer sérieusement un projet dans lequel un grand Noir habillé en pompier se fait aspirer par l’anus d’une amibe géante, alors qu’il s’apprêtait à lui envoyer une giclée de shampooing Head and Shoulders. Seule la foi peut soutenir ce genre de choses…

Voir calendrier
Cinéma exclusivités