Legally Blonde : Blonde, mais pas trop

Savez-vous ce que fait dans la vie une blonde, ancienne Miss Hawaiian Tropic, fringuée à la dernière mode, et qui se confie régulièrement à son esthéticienne? Voyons, elle étudie le droit! En fait, c’est qu’essaie de nous faire croire Legally Blonde, mettant en scène une Reese Witherspoon qui espère déjouer les préjugés entourant les blondes. Conte de fées à la sauce Clueless, le premier film de Robert Luketic suit les péripéties d’une fille qu’on pense superficielle, mais qui réussira à se tailler une place dans un monde qui ne la prend pas du tout au sérieux.

Elle Woods (Witherspoon), une blonde populaire sur son campus universitaire, rêve de se marier avec son beau et riche copain, Warner Huntington III (Matthew Davis). Espérant s’entourer plutôt d’une Jackie que d’une Marilyn, l’homme de sa vie la plaque avant de s’en aller à Havard pour étudier le droit. Afin de le reconquérir, Elle essaie de se faire admettre à cette même école, pensant que sa formation en mode lui ouvrira toutes les portes. Le pire, c’est que ça marche. Au début, évidemment, elle sera la risée générale; mais, tout au long du film, on s’apercevra qu’elle n’est pas aussi tarée qu’on aurait cru, surtout quand elle décide de défendre, au cours de son stage, une autre blonde, faussement accusée du meurtre de son mari de 30 ans plus vieux qu’elle.

On passera sur le caractère très stéréotypé des personnages (la méchante brunette, le freshman idiot, le beau ténébreux, le professeur véreux…) et sur l’invraisemblance du scénario pour retenir l’essentiel: on s’amuse ferme durant ce film divertissant, qui évite les écueils de la grosse comédie américaine. On a tourné quelques fois les coins ronds, mais dans le genre bonbon sucré, disons que Legally Blonde étonne par son côté pétillant et ses répliques épicées. On arrive même à nous surprendre à plusieurs reprises, à nous servir des punchs qu’on n’avait pas vus venir. Ce film repose sur les épaules de Reese Witherspoon, et elle vole littéralement le show. Version plus mondaine de son rôle de jeune ambitieuse dans Election, l’actrice joue à merveille la nunuche qui ne manque pas de volonté. Avec fougue et fraîcheur, elle rend crédible cette Elle Woods, un personnage qui aurait pu être imbuvable s’il avait été joué par une autre actrice. On va en entendre parler de celle-là. Malgré quelques longueurs, Legally Blonde se déguste avec bonheur, comme une bonne crème glacée lorsqu’il fait 40 degrés à l’ombre.

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