La Tour Montparnasse infernale : Bassesse en hauteur
Cinéma

La Tour Montparnasse infernale : Bassesse en hauteur

: Éric et Ramzy, les deux bouffons de l’heure dans l’Hexagone, tâtent du cinéma. Après l’étape de la télé, les tapis rouges du septième art ne tardent jamais à se  déployer.

Éric et Ramzy, les deux bouffons de l’heure dans l’Hexagone, tâtent du cinéma. Après l’étape de la télé, les tapis rouges du septième art ne tardent jamais à se déployer. La transition est toujours heureuse lorsque l’ascension est à la mesure du talent. Dans le présent cas, on ne saurait dire s’il faut en rire ou en pleurer tant leur humour poussif manque tristement de substance. Sans finesse aucune, leurs plaisanteries sont carrément régressives et donnent l’impression de se trouver dans une cour de maternelle sans l’avoir demandé. En témoignent ces quelques répliques de haute voltige recueillies au hasard: "Je n’aime pas les grands pontes, sauf peut-être le pont d’Avignon", "Dieu est en location" pour Dieu soit loué, ou encore une chansonnette qui a entre autres pour paroles "Le caca, c’est délicieux"…

Cette merveille signée Charles Nemes se déroule dans la fameuse Tour Montparnasse où deux laveurs de carreaux vaguement débiles (Éric Judor et Ramzy Bédia) pondent des calembours douteux et accumulent les pitreries simplettes alors que de l’autre côté des vitres, une prise d’otages s’opère sous le commandement d’un malfaiteur inepte (Serge Riaboukine) et d’une instigatrice ambitieuse (Marina Foïs). Sans trop vouloir s’en mêler, nos deux badauds finissent par s’empêtrer dans ce qui se veut une parodie de Die Hard. Il ne fallait que l’excuse pour déballer l’arsenal lourd: explosions, incendies, cascades, effets spéciaux et crash d’hélicoptère en prime. Pendant ce temps, des policiers piétinent dehors, question de laisser aux héros le temps d’exposer leurs arguments comiques. Et quel humour! Une course effrénée à savoir qui le premier raclera la couche la plus profonde de l’intelligence.