Everybody's Famous : Star d'un soir
Cinéma

Everybody’s Famous : Star d’un soir

Que ce soit A Star is Born, Stardom ou la récente transposition de Josie and the Pussycats: le show-business a toujours fasciné les cinéastes. Et c’est à ce sujet usé que le réalisateur belge Dominique Deruddere s’est attaqué en montrant les efforts démesurés qu’un père est prêt à faire pour que sa fille de 17 ans devienne célèbre.

Que ce soit A Star is Born, Stardom ou la récente transposition de Josie and the Pussycats: le show-business a toujours fasciné les cinéastes. Et c’est à ce sujet usé que le réalisateur belge Dominique Deruddere s’est attaqué en montrant les efforts démesurés qu’un père est prêt à faire pour que sa fille de 17 ans devienne célèbre. Si le dernier film de Denys Arcand se terminait en queue de poisson, Everybody’s Famous, lui, s’avère un conte de fées aussi gentil qu’acéré: un croisement amusant entre Cendrillon et Les Lavigueur déménagent.

On a entendu parler de ce long-métrage par le biais de sa nomination comme meilleur film étranger lors de la dernière remise des Oscars. Et cette récompense était pleinement méritée, car il s’agit là d’un portrait sans complaisance d’une famille ordinaire essayant de s’en sortir du mieux qu’elle peut. D’ailleurs, la première scène du film donne le ton: dans un concours d’amateurs, Myrva (Eva van der Gucht), une jeune fille boulotte et pas particulièrement talentueuse, tente de se faire passer pour Vanessa Paradis. Personne dans la salle n’apprécie cette performance, sauf son père, Jean (Josse De Pauw), qui croit dur comme fer qu’elle percera dans le monde de la musique. Tellement, en fait, qu’il va même jusqu’à lui composer une chanson, l’épouvantable Lucky Manuelo. Tout se complique quand Jean kidnappe, par un heureux hasard, la chanteuse la plus populaire du moment (Thekla Reuten), et qu’il réclame que le gérant de l’interprète lance sa composition. Pour mettre un terme à la prise d’otage, ce dernier accepte, et c’est là que la grenouille se transformera en princesse.

Si le sujet n’est pas particulièrement original, le regard tendre et affecteux que pose le réalisateur sur ses personnages aide à les rendre attachants. Malgré leur côté pathétique, on ne sent jamais qu’ils sont ridicules, bien au contraire, et c’est justement la grande réussite de Dominique Deruddere. Même quand la pauvre Myrva se démène, tant bien que mal, attifée en Madonna, on a envie de la prendre dans nos bras plutôt que de rire de cette situation totalement absurde. Si ça sent un peu la guimauve, ce petit film ne manque toutefois vraiment pas de charme. Pourquoi bouder son plaisir?

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