FFM – 25e édition : Ligne d'horizon
Cinéma

FFM – 25e édition : Ligne d’horizon

Un quart de siècle, tout de même… D’après Serge Losique, grand manitou du FFM, 4000 cinéastes auraient montré leur talent au Festival des Films du Monde en 25 ans. Cette année, pas de bilan de jeunesse, mais une entrée dans l’âge adulte avec une programmation pansue et pensée.

Pour les amateurs de chiffres, la 25e édition du FFM se résume en 388 films dont 228 longs métrages, 66 pays représentés et 197 premières mondiales. Pour les autres, il y a l’espoir de dénicher quelques bonnes histoires, une ou deux visions et des images à volonté.

Cette année, Serge Losique et Danièle Cauchard, vice-présidente, proposent une section en compétition très universelle. Madame la présidente, l’actrice Emmanuelle Béart, et son jury devront faire le tri dans cette manne mondiale pour remettre le Grand Prix des Amériques: quatre films allemands (l’Allemagne est le pays à l’honneur cette année), dont le très attendu Der Tunnel (Le Tunnel), de Roland Suso Richter, une histoire vraie hallucinante d’un tunnel creusé sous le Mur pour qu’un frère et une soeur soient réunis. Notons aussi Baran, de l’Iranien Majid Majidi (La Couleur du paradis), sur les Afghans vivant en Iran; un film de Claude Miller, Betty Fischer et autres histoires, hymne à la mère avec Sandrine Kiberlain, Mathilde Seigner et Nicole Garcia. Drôle d’histoire aussi que celle d’In the Bedroom, de Todd Field, avec Sissy Spacek. Du Québec, trois films: Mariages, de Catherine Martin (Les Dames du 9e); le premier long de Francis Leclerc, Une jeune fille à la fenêtre, avec Fanny Mallette, Jean Lapointe et Diane Dufresne; et surtout le très attendu second long métrage de Denis Chouinard (Clandestin), L’Ange de goudron, aussi film d’ouverture.

Dans la section Panorama Canada, notons Crème glacée, chocolat et autres consolations, une sucrerie de Julie Hivon, 17 autres longs métrages et 46 films étudiants.

Section prestige, c’est dans la catégorie Hors Concours qu’on devine les talents de pêcheur des organisateurs, à travers les festivals de la planète: Jean-Pierre Jeunet viendra présenter le film-événement de l’année 2001 en France, le tout à fait charmant et Fabuleux Dstin d’Amélie Poulain. On pourra voir, entre autres, L’Éloge de l’amour, histoire en deux temps signée Jean-Luc Godard; ainsi que le troublant Intimité, de Patrice Chéreau; le poétique Nuages, de Marion Hänsel; le plutôt marrant Mortel Transfert, d’un revenant, Jean-Jacques Beineix; les culotteries de Catherine Breillat avec À ma soeur!; le dernier film de l’Israélien Amos Gitaï (Eden); celui d’Ettore Scola (Concorrenza Sleale), avec Brialy, Depardieu et Castellitto; et la première mondiale du dernier film de Lina Wertmuller, Francesca e Nunziata, dans lequel joue la grande Sophia Loren, à qui le FFM rend hommage. Et les plus vieux n’étant pas les plus sages, De l’eau tiède sous un pont rouge est une chose très cocasse de la part du vénérable Shohei Imamura. Dans Reflets de notre temps, on remarque Bully, de Larry Clark, à qui l’on doit l’excellent Kids; une histoire sombre, Martha… Martha, de Sandrine Veysset (Y aura-t-il de la neige à Noël?); Little Senegal, avec le majestueux Sotigui Kouyaté, de Rachid Bouchareb; une histoire de militaires qui a fait parler d’elle en Suisse: Neutre, de Xavier Ruiz; et l’incroyable et fascinant What Time is it There?, du Taïwanais Tsai Ming-Liang, avec une apparition éclair de Jean-Pierre Léaud.

Hommage à Sophia Loren, donc; mais aussi à la méga-star, mais paraît-il sympathique monsieur, Jackie Chan, qui demanderait maintenant (vu le succès de Rush Hour 2) un cachet de quelque 20 millions de dollars par film. Hommage également à Fernando Solanas, le cinéaste argentin de L’Heure des brasiers et du romantique Tango, l’exil de Gardel; ainsi qu’à Fernando Rabal, acteur espagnol qui était dans Viridiana comme dans Attache-moi!, d’Almodovar. Au hasard Balthazar, en fouillant pour son plaisir, on peut tomber sur des curiosités culturelles, comme par exemple L’Affaire Dominici par Orson Welles, de Christophe Cognet, un film pour la télévision qui montre que ce diable d’Orson, dans ses déambulations internationales, savait se passionner pour des mystères qui ne lui étaient pas proches…

Vingtr-cinq ans d’âge oblige, on va faire la fête (même si l’affiche, d’une laideur peu commune, n’a rien d’un incitatif), autant sur les écrans extérieurs et gratuits (Mariage à l’italienne, quand même, c’était du bonbon!) que dans la rue, avec des animations de toutes sortes, en passant par des soirées thématiques dansantes. Bon cinéma!

Billets en vente à partir du 19 août à la Place des Arts et au Cinéma Parisien
FFM
Du 23 août au 3 septembre